
Quand les réseaux sociaux ne servent pas qu’à lyncher...
"Je m'adresse à vous comme au meilleur, au seul de mes amis", écrit ce soldat du 73e régiment d'infanterie, avant de partir "dans deux heures pour une destination incertaine où doivent se passer de grandes choses". Et le matricule 3336 de demander un ultime service à son ami Jean Audiffen: "Je connais votre cœur et je n'hésite pas à lui faire un appel suprême : vous ne refuserez pas le pénible service, en cas d'événement grave, d'avertir ma famille et ma fiancée qu'avant de mourir, après avoir donné ma vie au pays, mon âme ne pense qu'à eux et leur envoie mon adieu suprême".
Une fois la lettre postée sur Twitter, commence une vaste partie de Cluedo historique. Des dizaines de généalogistes amateurs se lancent sur les traces de ce soldat de 24 ans. Moins de 48 heures plus tard, "ce sont des dizaines d'éléments concrets" qui ont déjà été reçus, sans compter les milliers de messages de soutien », explique le major Louis, en charge de communication à la Direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône. "L'histoire est d'autant plus poignante que nous nous sommes rendus compte, via le site Mémoire des hommes, du ministère des Armées, que ce soldat est mort deux semaines plus tard, le 8 juin", à Hebuterne (Pas-de-Calais). Et, grâce à Twitter et à la solidarité en ligne, un descendant du Sergent Soulagnes a déjà pu être retrouvé.