Omicron : une bonne nouvelle ? Les raisons d'y croire
Santé

Omicron : une bonne nouvelle ? Les raisons d'y croire

Par Ludovic Lavaucelle - Publié le 04/01/2022
Les chiffres de contaminations à la Covid-19 s’envolent en Amérique du Nord et en Europe occidentale. La vague observée est à la fois due au variant Delta, qui sévit depuis ces six derniers mois, et à Omicron qui est devenu majoritaire dans ces pays. L’arrivée de ce nouveau variant, identifié en Afrique du Sud en novembre, était attendue avec appréhension – car on savait qu’il était très contagieux. Mais les Sud-Africains nous l’ont appris, et les Britanniques comme les Danois semblent le confirmer : les symptômes causés par ce nouveau variants sont généralement bénins. De surcroît, Omicron pourrait bien annoncer la sortie de la pandémie. Le professeur agrégé en chirurgie, Joel Zinberg, officiant à New York, a résumé pour City Journal (voir l’article en lien) les études qui permettent d’entrevoir de bonnes nouvelles.

Une prépublication en provenance d’Afrique du Sud (c’est-à-dire un rapport non encore visé par les pairs de l’auteur) a montré que les individus infectés par Omicron étaient peu susceptibles d’être touchés par Delta. Cela signifie qu’une vague Omicron suffisamment massive pourrait immuniser la population contre les variants passés (et plus sérieux) et – aussi – la protéger contre de nouveaux. Omicron semble se reproduire plus vite et en plus grande quantité que ses prédécesseurs : les porteurs du virus infectent donc plus facilement leurs proches. Il est aussi capable d’échapper à l’immunité offerte aussi bien par les vaccins que par une infection par un variant antérieur – y compris Delta. L’Imperial College de Londres a indiqué qu’Omicron (comparé à Delta) présentait un risque cinq fois plus élevé de réinfection – et entre deux et quatre fois plus élevé de passer outre la barrière vaccinale. Les éléments décrits par cette étude britannique permettent de prévoir qu’une grande partie de la population, y compris celle déjà infectée auparavant et/ou vaccinée, sera touchée par Omicron…

Pour autant, il semble déjà établi que les conséquences pour les malades sont bien moins sérieuses qu’avec Delta. La U.K. Health Security Agency a ajusté les données disponibles en fonction de l’âge, du sexe et du statut vaccinal des malades : le risque d’hospitalisation est inférieur de près de 70% par rapport à Delta ! De plus, les personnes hospitalisées s’en sortent sensiblement mieux que lors des vagues précédentes. Une étude du JAMA (édité par l’American Medical Association) s’est penchée sur les chiffres de 49 hôpitaux sud-africains en comparant Omicron avec les trois vagues antérieures. Seulement 2,7% des patients hospitalisés avec Omicron sont décédés – c’est-à-dire 10 fois moins en proportion que pour Delta. Il y a eu moitié moins de besoin en réanimation et 4 à 10 fois moins d’oxygénation nécessaire. Enfin, la durée moyenne d’hospitalisation (3 jours) est restée courte (3 fois moins longue que pour Delta).

Même si la vague Omicron devait rapidement s’aplanir, sa contagiosité est telle qu’on peut s’attendre à ce qu’une bonne partie de la population soit immunisée, après une maladie bénigne, face à des variants plus dangereux. Mais les scientifiques estiment aussi qu’Omicron devrait limiter sérieusement la propagation de nouveaux variants. Il présente en effet un nombre de mutations jamais observé chez les précédents : plus de 30 au niveau de la protéine « spike » qui est la zone critique déterminant la capacité du virus à pénétrer les cellules. Cette particularité explique pourquoi ce variant, un virus plus « intelligent », peut infecter des personnes déjà touchées par le Delta. À l’inverse, on peut s’attendre à une immunité robuste face à des variants à venir. Une immunité naturelle étendue sera capitale dans les régions faiblement vaccinées. En balayant le monde, Omicron pourrait limiter la circulation du virus et l’émergence de nouveaux variants. La pression va nécessairement être forte sur les hôpitaux, mais à court terme seulement : Omicron est retombé au bout de 4 semaines en Afrique du Sud. Si la population européenne est plus fragile (plus âgée et d’une immunité naturelle plus faible), on devrait rester sur une vague haute mais rapide… Et, surtout, ce dernier variant pourrait bien être la première bonne nouvelle de 2022 en annonçant la fin d’une pandémie de plus de 2 ans !
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Omicron's silver lining
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