Politique

Macron & Pfizer : une longue et sulfureuse histoire

Par Olivier Bonnassies. Synthèse n°1553, Publiée le 06/04/2022 - Photo : Emmanuel Macron devant les maires de France à l'Élysée, à Paris, le 23 novembre 2022. © Michel Euler / POOL / AFP
Entre 2008 et 2012, le jeune Emmanuel Macron a travaillé comme banquier d'affaires chez Rothschild & Cie et il a conclu cette séquence en gérant brillamment la vente de la division nutrition de Pfizer à Nestlé. Il s'agissait d'une des plus grosses négociations de l'année 2012, autour de 9 milliards d'euros. Mais plusieurs interrogations ont surgi à propos de cet épisode et du récit qu'il en a fait.

La première interrogation concerne le patrimoine déclaré par Emmanuel Macron après un tel fait d'armes. Elle est posée dans l'intéressant documentaire « Où sont passés les millions ? » (en sélection ci-dessous). Quand Emmanuel Macron, nommé ministre à l'été 2014, remplit sa déclaration de patrimoine (9'54), il y affirme n'être pas « soumis à l'ISF » (15'24). Il sera redressé par le fisc deux ans plus tard pour minoration de patrimoine (17'40) et obligé de verser 6.000 € au titre de l'ISF. Mais le documentaire pose trois autres questions plus embarrassantes : 1°/ Comment expliquer le fait qu'après avoir eu des revenus de près de 3 M € chez Rothschild, Emmanuel Macron apparaît comme l'un des plus pauvres de la présidentielle 2017 (30'50), et ne déclare que 156.000 € de patrimoine en 2014 et 309.655 € en 2017 ? - 2°/ Comment se fait-il que les 350.000 ou 500.000 € qu'il dit avoir prêtés à son épouse Brigitte n'apparaissent nulle part dans sa déclaration (23'22), pourquoi n'en donne-t-il aucune explication circonstanciée (38'21) et s'agit-il d'un « montage fiscal », d'une « triche » (25'37) et d'un « mensonge » comme l'affirment les avocats Hervé Martin et Jean-Philippe Delsol (27'49) ? - 3°/ Enfin, comment expliquer le fait qu'après avoir réalisé un « deal » énorme avec Pfizer, il ne déclare que 720.000 € en 2012 (49'05) ?

« Personne de sérieux n'a cru ce truc. C'est n'importe quoi », avance l'un de ses anciens collègues de Rothschild (49'54). Tous les avis professionnels convergent : « peu crédible », « histoire pour endormir les enfants le soir », « du pipeau », « une rémunération de l'ordre de 5 à 10 millions aurait été quelque chose de minimum » (50'25). Où trouver l'explication d'un tel décalage entre la déclaration et la norme ? L'enquête envisage un versement à un trust à l'étranger, dans le cadre d'un montage qui aurait été couvert par les services fiscaux français (51'00-54'15). Impossible toutefois de le prouver formellement, à cause des blocages du système très opaque des rescrits fiscaux. Mais une question aussi grave peut-elle rester sans réponse ?

La deuxième interrogation clé concerne les liens anciens entre Pfizer et Emmanuel Macron. Elle est d'une actualité brûlante avec les problèmes soulevés par la gestion de la crise sanitaire, notamment par les liens entre le cabinet de conseil McKinsey et l'entreprise pharmaceutique Pfizer (cf. LSDJ 1551). Le documentaire explique comment Emmanuel Macron a permis à Pfizer d'empocher un bonus de 600 M € en persuadant les dirigeants de Nestlé, qu'il avait connus dans la commission Attali en 2007, de surenchérir sur l'offre de Danone (42'07). Un véritable « coup de maître » réalisé en très peu de temps, dans une négociation éclair, comme Emmanuel Macron l'aurait confié à un proche : « J'ai le week-end pour convaincre Nestlé de remonter le prix et si j'y arrive, je suis riche » (43'51).

Depuis 2010, Emmanuel Macron connaissait donc très bien cette société particulière qu'est Pfizer, qui venait de faire la « une » des médias avec sa condamnation en 2009 à une amende record de 2,3 milliards de dollars pour charlatanisme. Il ne s'agissait d'ailleurs pas d'une erreur isolée, mais presque d'une routine pour cette entreprise pharmaceutique : Pfizer a été condamnée à 30 M $ en 2000, 49 M $ en 2002, 190 M $ en 2004, 430 M $ en 2005, 124 M $ en 2006, 60 M $ en 2007, 331 M $ en 2008, 42,5 M $ en 2010, 42,9 M $ en 2011, 55 M $ en 2012, 257 M $ en 2013, 490 M $ en 2014, 35 M $ en 2015, 371 M $ en 2016, 784 M $ en 2017 et 41 M $ en 2019. Selon Wikipedia : « Entre 1995 et 2009, 40 cas d'inconduite ont été portés devant les tribunaux. Un total de 6,171 milliards de $ d'amendes a été acquitté ». Mais ce géant du « Big Pharma » a de quoi se défendre avec les budgets record de lobbying de cette industrie (300 M $ en 2020, 1500 lobbyistes rien qu' à Washington). À la fin, seul compte le résultat. C'est du big business, où toute morale est absente. Est-il donc raisonnable de faire confiance à cette industrie, réputée la plus corrompue au monde ?

C'est pourtant à ces délinquants multirécidivistes qu'Emmanuel Macron a confié en exclusivité la solution de la crise du Covid19 en France. Rien n'a été fait en prévention du virus (vitamines D3 et C, zinc, etc.), tous les traitements ont invariablement été disqualifiés ou interdits (hydroxychloroquine, Ivermectine, Xenothera, etc.), tous les autres vaccins ont été mis sur la touche, les effets secondaires de la vaccination systématiquement minorés ou ignorés, et les énormes conflits d'intérêts négligés. L'ensemble est couvert par un autre système opaque de contrats secrets, avec un « conseil de défense sanitaire » dont les délibérations sont classées « secret défense » et à l'issue desquelles Emmanuel Macron décide tout tout seul. Résultat pour Pfizer, « profiteur de pandémie  » : des bénéfices record avec la diffusion massive de son vaccin qui se révèle « un des produits pharmaceutiques les plus lucratifs de l'histoire  ».
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Patrimoine de Macron, où sont passés les millions ?
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