L’avenir de Daech après la fin du « Califat »
Sur la défensive depuis deux ans, l’État islamique n’est pas encore vaincu. En Syrie et en Irak, le contexte reste favorable à la radicalisation de groupes sunnites dont l’aliénation a été l’une des causes principales de l’émergence de Daech. Il existe en outre une dynamique mondiale de l’islamisme basée non plus sur les succès militaires mais sur sa dimension spirituelle.
En Irak, la libération probable de Mossoul au cours de l’été soulèvera autant de problèmes qu’elle en résoudra. Plusieurs conflits latents risquent de refaire surface notamment entre Kurdes (sunnites) et chiites.
En Syrie, le régime de Bachar al-Assad est en meilleure posture grâce aux interventions russe et iranienne. Mais vaincue dans les villes, l’opposition se transforme peu à peu en insurrection rurale et est de plus en plus dominée par des groupes extrémistes islamistes.
La campagne terroriste de Daech en Occident est antérieure aux bombardements de la coalition commencés en août 2014. Elle est donc préméditée, et non pas lancée en guise de représailles. Malgré l’affaiblissement de Daech ou même après sa chute, les attentats risquent de perdurer grâce aux cellules dormantes implantées dans le monde occidental, surtout en Europe.
Enfin, l’approche que choisira la nouvelle administration américaine représente une grande incertitude sur l’évolution politique et sécuritaire en Irak et en Syrie.