Ces inventions faites par erreur ou par accident

Demain, inventera-t-on par erreur ou par hasard quelque chose à même de sauver l’humanité ou de révolutionner son quotidien ? Après tout, pourquoi pas ? Si le génie humain n’a pas de limites, ses erreurs n’en ont pas non plus. Il serait impossible de lister toutes les découvertes faites par accident, des plus simples et quotidiennes aux plus utiles et vitales.

Exemple basique s'il en est : l'eskimo, cette barre glacée avec un bâtonnet en bois intégré permettant de la tenir. Pas vitale, certes, mais très apprécié depuis... 1905 ! L'année où Frank Epperson, un petit garçon de 11 ans, oublie dehors, dans le froid, une tasse avec de la poudre de soda, de l’eau, et une touillette en bois. Il retrouvera le tout solidifié et collé... et déposera un brevet à ce sujet 19 ans plus tard. Son invention, baptisée Popsicle, donnera naissance à la première grande marque de glaces à l'eau américaine, rapidement rachetée par une filiale du géant Unilever. C'est à peu près à la même époque qu'un marchand de thé new-yorkais du nom de Thomas Sullivan envoie à ses clients des échantillons de feuilles à thé dans de petits sacs en soie. Des clients qui, faute de mode d'emploi, les déposeront dans leur théière... Le sachet à thé était né, ne restait qu'à lui ajouter dans les années 1920 une étiquette, et une ficelle pour ne pas se brûler.

Certaines découvertes scientifiques accidentelles sont plus connues, qu'il s'agisse des rayons X par Wilhem Röntgen en 1895, en éclairant la main de son épouse avec un tube de Crookes, ou de la pénicilline par Alexander Fleming... parti en vacances et découvrant à son retour les boîtes de Petri de sa culture de staphylocoques envahies par une moisissure les ayant tués. Il faudra encore plus d'une décennie pour parvenir à purifier la pénicilline. Il aura fallu moins de temps pour que le sildénafil, breveté par Pfiser en 1996 pour traiter l’angine de poitrine, soit détourné pour un tout autre usage dû à l'un de ses effets secondaires : le viagra ! Un produit qui, soit dit en passant, constitue également un excellent engrais pour les plantes, dilué dans l'eau d'arrosage...

Les hasards heureux peuvent aussi faire toute la différence. Comme quand, en 1945, un ingénieur spécialiste des tubes à vide, Percy Spencer, s'approche d'un magnétron avec une barre de chocolat dans sa poche... Elle fondra rapidement. Le brevet d'invention qu'il dépose en 1970, pour la modique somme de deux dollars, donnera naissance à l'indispensable four à micro-ondes. Plus près de nous, en 2016, c'est une erreur de manipulation qui permettra à une étudiante de l'Université de Californie, Mya Le Thai, de créer une batterie révolutionnaire. Ce pourrait même être la batterie éternelle par excellence. Alors qu'elle travaille à la mise au point d'une batterie sans lithium, cette jeune chercheuse manipule des nanofils d'or sans se rendre compte que le gel d'une précédente électrolyse est encore sur ses mains. Ce gel, en se collant aux nanofils, va les rendre ultra résistants, permettant à une batterie de résister à 200 000 charges (contre environ 6 000 pour une batterie lithium), en ne perdant que 5% de sa capacité. Parfois, le hasard fait bien les choses...

C'est d'ailleurs aussi par accident qu'une enzyme mangeuse de plastique a récemment été découverte. La solution à l'une des pires pollutions contemporaines ? Il y a quelques années, une équipe de chercheurs américano-britannique avait créé par erreur, en étudiant une bactérie capable de se nourrir des déchets plastiques, une super enzyme les décomposant six fois plus vite. Depuis, une équipe de chercheurs suédois a compilé à travers le monde plus de 30 000 homologues d’enzymes pouvant dégrader au moins dix plastiques différents. Une excellente nouvelle, quand on sait que sur les 7 milliards de tonnes de déchets plastiques produits depuis 2015, seuls 9% ont été recyclés et 12% incinérés. Les 79% restants sont dans des décharges... ou dans la nature. Certes, ces super enzymes pourraient demain constituer une excellente solution de recyclage. Mais le plus simple reste encore de générer un minimum de déchets plastiques, et de les recycler.