
L'augmentation inquiétante des allergies au pollen
Les allergies au pollen augmentent drastiquement d'année en année.
Être allergique au pollen, c'est ne pas supporter le contact avec les grains de pollen nécessaires à la floraison des arbres et de la végétation. Des réactions allergiques dites « pollinoses » peuvent se manifester au niveau des muqueuses, respiratoires (éternuements, mouchages répétés, toux) ou oculaires (larmoiement, irritation avec sensation de brûlure ou picotement). Plus rarement, l'hypersensibilité au pollen peut provoquer des réactions sur la peau de type eczéma ou urticaire.
En 2025, c'est 30 % de la population adulte qui est touchée par les allergies au pollen, soit deux fois plus qu'en 1990. D'ici 2050, l'OMS estime que 50 % de la population en sera victime.
En cause, le changement climatique et la pollution.
Les journées de beau temps se multiplient et apparaissent surtout de plus en plus tôt. La floraison des arbres, plus d'un mois avant l'arrivée du printemps, couplée à des épisodes venteux, conduit à des saisons « polliniques » de plus en plus longues, ce qui favorise une exposition prolongée des individus à risque et des symptômes allergiques de plus en plus sévères.
La pollution augmente certaines réactions, car elle s'attaque aux pollens eux-mêmes en les rompant. Plus petits, ils pénètrent alors plus profondément les voies respiratoires, déjà fragilisées par les particules fines polluantes. Les muqueuses, ainsi doublement irritées, provoquent, on le sait, mouchages, toux et crises d'asthme chez les personnes de plus en plus sensibles ou déjà allergiques.
Des effets différenciés selon les régions.
Pour autant, c'est inégalement que la population française est touchée : les régions les plus au sud, qui sont aussi les plus chaudes, en subissent plus longtemps les conséquences (comme on peut le constater sur cette carte). En règle générale, les zones rurales sont les plus exposées. Les régions urbanisées, touchées par la pollution, deviennent également un foyer important d'allergies. Les départements qui font partie de l'Arc méditerranéen et de l'ouest, aujourd'hui en alerte rouge, sont régulièrement les plus concernés.
Le nombre de praticiens n'est pas suffisant
Un délai de 6 mois est nécessaire pour consulter un allergologue, ce qui constitue un sujet alarmant selon certains praticiens et le syndicat français des allergologues. Ces derniers estiment qu'il faut que les allergies au pollen deviennent un véritable sujet de santé publique, avec davantage de formations pour les internes en médecine. De fait, pour l'instant, seuls des recommandations et des gestes barrières sont conseillés par mesure de prévention, tels qu'éviter les activités en extérieur ou aérer les pièces à vivre de son domicile.
Les mesures semblent pour l'instant juste analytiques : les ARS (agences régionales de santé) conduisent des enquêtes quantitatives grâce à des dispositifs de surveillance pour savoir où et dans quelle mesure se concentrent les pollens et les moisissures dans l'air.