
Une start-up française va permettre de recycler le plastique à l'infini
Il s’agit là d’un grand pas en avant en matière de biorecyclage. Les équipes de Carbios, en partenariat avec le Toulouse Biotechnology Institute (TBI), coauteur de la publication dans Nature et mondialement reconnu pour sa recherche sur les enzymes, ont imaginé un processus inédit de dégradation et de recyclage du polyéthylène téréphtalique (PET) servant à fabriquer les bouteilles et emballages en plastique. Et ce via une enzyme séparant les monomères du plastique et permettant de récupérer les molécules de base ayant servi à le fabriquer, avant de le recycler. Cette enzyme permet d’atteindre un rendement de dégradation impressionnant des déchets PET de 90% en dix heures, quand auparavant ce rendement était de 1% en plusieurs semaines …
Avec plus de 200 millions de tonnes de déchets plastique finissant chaque année dans la nature, l’utilisation de cette enzyme pourrait changer la donne en matière de pollution comme de réutilisation. Jusque-là, les technologies de recyclage existantes ne permettaient pas, loin s’en faut de récupérer 100% de la matière plastique. Entre collecte, tri et incinération finale au bout de cinq à six utilisations, à peine 10% du PET mis sur le marché est bel et bien recyclé à l'heure actuelle.
Désormais, Carbios construit avec TechnipFMC un démonstrateur industriel dans la banlieue de Lyon, opérationnel en 2021, et qui sera capable de recycler 2000 tonnes de PET. Un premier pas en attendant qu’à l’avenir, les industriels du monde entier intègrent cette solution née en France afin de recycler les déchets de plastique en circuits courts, via des usines installées juste à côté de leurs centres de production de contenants en PET.