Santé

Transition de genre : le prix à payer… pour la santé

Par Clara Molnar. Synthèse n°2536, Publiée le 02/09/2025 - Photo : Le transgenrisme peut avoir de lourdes conséquences sur la santé. Crédits : Shutterstock.
Autrefois appelées transsexuelles, les personnes qui souhaitent aujourd'hui changer de genre font appel à des solutions parfois radicales. Quand une femme veut devenir un homme, ou un homme une femme, la prise d'hormones ou le coup de bistouri ne sont pas sans conséquences.

Transgenre, queer, non-binaire… à moins d'avoir vécu dans une grotte ces dernières années, vous avez difficilement échappé à l'un des grands débats qui agite la société française et le monde occidental : le transgenrisme. Il s'agit d'un phénomène exponentiel qui pose de vraies questions pour la santé.

Quand on dit changer de genre ou transitionner, les mots recouvrent des réalités différentes. Il y a d'abord la transition sociale, qui peut n'être que sociale. Prenons le cas d'un homme biologique : s'il se sent femme et qu'il souhaite être genré au féminin, il peut simplement changer de prénom et de pronoms – il devient elle –, porter des vêtements féminins et se faire pousser les cheveux. Les personnes de son entourage qui se montreraient peu convaincues par ces transformations esthétiques, et qui seraient réticentes à passer d'un seul coup de Jean-Michel à Nathalie, se verraient accusées de transphobie, considérée comme un délit au regard de la loi du 31 janvier 2022.

Si la personne souhaite une transition administrative, elle ne sera pas obligée de pousser plus loin les transformations mises en place pendant la transition sociale. Comme on peut le lire sur le site du Service Public : « Il n'est pas nécessaire de suivre un traitement médical ou d'avoir subi une opération chirurgicale ou une stérilisation pour demander la modification de la mention du sexe à l'état civil. Votre demande ne peut pas être refusée en l'absence de ces éléments. » Que faut-il alors pour attester d'un changement de sexe ? Tout élément qui justifie d'un changement de genre – mail, SMS, attestation d'un tiers… – peut être porté au dossier.

Enfin, la transition médicale comporte, elle, des étapes engageantes, car impliquant des transformations physiques définitives. Dans ces transitions médicales, il y a la prise d'hormones et surtout la chirurgie de réassignation sexuelle. Voici de façon très résumée ce que peut faire une femme pour devenir un homme, et vice versa.

Pour une femme biologique qui veut se transformer en homme, la première étape passe par la prise d'hormones, notamment de testostérone. Conséquences recherchées : une augmentation de la masse musculaire, un changement de voix, une apparition de barbe sur le visage et de poils sur le torse. Le but est de développer toutes les caractéristiques sexuelles secondaires de l'autre sexe. Une fois le processus enclenché, la personne doit prendre le traitement hormonal à vie si elle veut garder ces effets. À partir d'un certain temps, certains effets seront irréversibles, par exemple le changement de voix. La stérilité est souvent une conséquence directe de ces traitements. Différentes opérations chirurgicales peuvent être mises en place, notamment la mammectomie pour avoir un torse plat. Cette étape est définitive.

Pour un homme biologique souhaitant devenir une femme, la prise d'hormones est là encore le passage obligé. Notamment pour avoir une poitrine d'aspect féminin, qui « pousse » en deux ans environ avec la prise d'hormones. Différentes chirurgies peuvent aussi mimer le sexe féminin, avec des conséquences lourdes, comme la perte totale de ressenti du plaisir sexuel.

Quelle attitude le corps médical doit-il adopter face à ces demandes de chirurgies dites de réassignation ? Le 18 juillet 2025, la Haute Autorité de Santé a émis des recommandations concernant les transitions à l'âge adulte. Le message est très clair : « Il est essentiel d'accueillir la personne sans jugement ou idée préconçue quant à son identité de genre et ses besoins, en utilisant notamment le prénom et le pronom demandés. L'identité de genre ne doit pas faire l'objet d'une évaluation psychiatrique spécifique. Concernant la prise en charge chirurgicale, la HAS recommande de répondre aux demandes de chirurgie des personnes trans. » C'est bien ce qui pose un problème aux médecins plus réticents aux transitions trop rapides : nous sommes face à un cas unique en médecine, où le patient pose un autodiagnostic, où sa parole prime face à celle du médecin qui se retrouve privé d'émettre la moindre objection.

Quant à l'hormonothérapie à vie pour les personnes qui souhaitent transitionner, se pose la question de la santé à long terme. Dans cet article de l'Inserm, on peut lire : « Suivi à très long terme, parfois plusieurs décennies, ce traitement peut, comme tout médicament, induire des effets indésirables. En particulier, il pourrait fragiliser les os et favoriser les maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, AVC…), comme l'indiquent des études dont les résultats restent à confirmer. »

Risques pour la santé, opérations chirurgicales lourdes sur des corps initialement sains… Les conséquences peuvent être aussi psychologiques. D'abord en amont, derrière une demande de transition, il peut y avoir une pathologie mentale qui n'a pas été identifiée. Comme l'ont bien démontré Dora Moutot et Marguerite Stern dans leur ouvrage Transmania, il existerait une surreprésentation de personnes souffrant d'autisme parmi les demandeurs de transition. Soigner un syndrome du spectre autistique à grands coups de mammectomie est loin d'être une solution. En aval ensuite, une fois la transition passée, des voix s'élèvent de plus en plus parmi les personnes qui ont transitionné : elles regrettent ces changements corporels définitifs. Comme Lyo, dont on peut retrouver le témoignage ici et qui constate amèrement : « Je vais devoir vivre avec ce corps mutilé toute ma vie. »

La sélection
Polémique Transmania : la réponse de Dora Moutot
Regarder sur YouTube
S'abonner gratuitement
Ajoutez votre commentaire
Pourquoi s'abonner à LSDJ ?

Vous êtes submergé d'informations ? Pas forcément utiles ? Pas le temps de tout suivre ?

Nous vous proposons une sélection pour aller plus loin, pour gagner du temps, pour ne rien rater.

Sélectionner et synthétiser sont les seules réponses adaptées ! Stabilo
Je m'abonne gratuitement
Transition de genre : le prix à payer… p...
0 commentaire 0
LES DERNIÈRES SÉLECTIONS
Lire en ligne
Lire en ligne
Lire en ligne
Lire en ligne
Lire en ligne
Lire en ligne
Lire en ligne