
RussiaGate : Barack Obama accusé de haute trahison
Selon ce document officiel du Sénat américain qui retrace toute la chronologie, l'affaire aurait débuté le 31 juillet 2016 avec l'ouverture d'une enquête du FBI, dite Crossfire Hurricane. Elle visait à savoir si l'équipe de Trump avait coordonné des actions avec la Russie durant la présidentielle de 2016. Officiellement, elle est déclenchée après que le FBI ait reçu, le 28 juillet 2016, des informations d'un « gouvernement étranger allié » (Australie) au sujet de George Papadopoulos, jeune conseiller de Trump. En mai 2016, celui-ci aurait confié à Alexander Downer, alors Haut-commissaire de l'Australie à Londres, que la Russie détenait des informations compromettantes sur Hillary Clinton et pourrait intervenir dans l'élection. Quelques jours plus tôt, WikiLeaks publiait des e-mails piratés du parti démocrate. Mais ce n'est pas l'élément déclencheur de l'enquête, puisque l'origine russe du piratage n'était pas encore connue.
Deux noms reviennent avec insistance : Carter Page et Christopher Steele. Le premier était un membre de l'équipe Trump, spécialiste de la politique étrangère (notamment Russie et Asie centrale), visé par la suite comme étant l'intermédiaire avec les Russes. Le second, un ex-agent du MI6 (service secret britannique) engagé par Fusion GPS, une société d'enquête privée (en plus d'être informateur pour le FBI). Ses honoraires étaient payés par Hillary Clinton et le parti démocrate, via le cabinet d'avocats Perkins Coie, afin de produire des rapports explosifs sur Trump (vie intime, pratiques sexuelles…). Ces derniers, jugés comme non vérifiés et partiellement ou totalement faux, ont été pourtant très utilisés par le FBI. Ce document montre que des rapports Steele circulaient avant le 28 juillet, alors qu'officiellement, l'enquête Crossfire Hurricane fut déclenchée par l'alerte australienne. Toujours selon ce document, le FBI cesse officiellement de travailler avec Christopher Steele le 17 novembre 2016. Mais malgré cela, son fameux dossier continuera à être utilisé, notamment pour obtenir des mandats FISA contre Page et d'autres proches de Trump (il s'agit d'autorisations spéciales permettant au FBI/NSA de surveiller des individus).
Plusieurs enquêtes et rapports suivront, et d'abord l'Intelligence Community Assessment (ICA) en janvier 2017, une évaluation transversale concluant que la Russie aurait cherché à nuire à Clinton et favoriser Trump. Cela deviendra la pierre angulaire des accusations. Puis le rapport Mueller (2019) confirme le piratage russe, mais aucune preuve de collusion. Vient l'audition d'Horowitz (2019), qui est l'audit de Crossfire Hurricane et des mandats FISA. Résultats : 17 erreurs graves, manquements aux procédures, critiques fermes contre le FBI, mais enquête jugée légale grâce à l'alerte australienne. S'ensuit un rapport bipartisan du Sénat (2019–2020) qui confirme l'ingérence russe, relève des liens douteux, mais toujours pas de collusion. Enfin, l'enquête Durham (2023) critique la légèreté de l'élément déclencheur (alerte australienne) et l'usage d'informations non fiables, politisées et à charge (Steele). L'étau semble s'être progressivement resserré.
Dans un communiqué du 23 juillet 2025, Tulsi Gabbard accuse directement Barack Obama et son équipe de sécurité nationale (John Brennan, James Clapper, James Comey, Susan Rice). Selon des documents déclassifiés, l'ex-président aurait ordonné la fabrication du rapport ICA afin d'accuser faussement Trump. Un email interne du 9 décembre 2016 (« President of the US tasking on Russia Election Meddling ») prouverait qu'il s'agissait d'un ordre politique. Le rapport fut rédigé par seulement cinq analystes, choisis par John Brennan (directeur de la CIA), sur ordre présidentiel, avec des sources dites « substandard ». Il est accusé d'avoir imposé l'utilisation du dossier Steele malgré l'opposition de ses propres officiers. Face aux critiques, il aurait répondu : « Oui, mais cela ne sonne-t-il pas juste ? ». Il a ensuite menti publiquement au Congrès en niant que le dossier avait été intégré à l'ICA. James Clapper (directeur du renseignement national) a supervisé la rédaction et validé la conclusion sur une ingérence « pro-Trump », malgré les objections de la NSA. James Comey (FBI) a de son côté cautionné l'usage du dossier Steele pour obtenir frauduleusement des mandats FISA, trompant la Cour. Les documents montrent que l'ICA a omis ou minimisé des renseignements clés : notamment qu'aucun impact sur les votes n'avait été constaté, et que les Russes disposaient d'informations compromettantes sur Clinton (financements occultes, crises psychologiques), qu'ils n'ont pas utilisées.
Pour Gabbard, Obama aurait lancé ce processus dans le but de délégitimer Trump. Elle décrit un véritable « coup d'État institutionnel » centré sur une corruption profonde de l'appareil d'État, sur la création d'un récit via des relais médiatiques massifs, puis sur le déclenchement en cascade d'enquêtes et de procédures politiques et judiciaires orientées. L'enquête est en cours : Obama et consorts pourraient être exposés à de lourdes charges si la trahison était retenue, mais cette qualification est exceptionnelle. L'ancienneté du dossier rend peu crédible l'idée d'une simple diversion liée à l'affaire Epstein.