
Facebook, Google, Twitter… De « fact checkers » à nouveaux censeurs
Sans la vive réaction, largement partagée, de Jean-Pierre Denis, cette forme insidieuse de censure, de police de la pensée du politiquement correct n’aurait pu être aussi bien mise en lumière. "On me demande comment fonctionne le "tribunal" de Facebook, a expliqué le journaliste. Cette multinationale placée sous le contrôle exclusif d'une seule personne (c'est rarement le cas, contrairement à ce que l'on peut croire) délègue sa police politique à des sous-traitants privés de pays satellites, pompeusement appelés « vérificateurs de vérifications »." (…) Ce tribunal international délocalisé dans un pays tiers ne connaît pas d'avocat et n'instruit pas de procès public. Je n'ai jamais été contacté par Libé, ni évidemment par Facebook. Je n'ai pas même été averti de la procédure, ni informé de la sentence, puisqu'elle n'apparaît pas sur ma page mais sur celle des internautes qui ont partagé mon post."
Erwan Le Morhedec, alias Koz, a consacré à cette nouvelle forme de censure en ligne un long billet, clairement intitulé « Mon opinion en liberté conditionnelle ». Cette tendance à vouloir, via les réseaux sociaux, imposer en ligne une sorte d’information officielle est digne de Georges Orwell, et très préoccupante pour les années à venir. Même Caroline Fourest, sur Twitter, a réagi en estimant que "c’est un sujet pour tous les amoureux de la liberté d’expression. Il faut mieux signaler les « fake news » et sanctionner l’incitation à la haine, absolument. Mais le "fact checking" ne doit pas servir à discréditer des opinions contraires." Comme l’a très bien résumé Mathieu Bock-Côté dans sa chronique récemment parue dans Le Figaro, "les « vérificateurs » ne sont pas toujours neutres et certains se comportent objectivement comme une police de la pensée. Certains, qui revendiquent le titre de correcteurs au service de l’exactitude factuelle, sont des militants qui entendent surtout déterminer le sens des événements."
