
Que peut encore faire la France au Sahel ?
Au nom de l’islam, il est facile de monter les populations contre les « infidèles » venus pourtant les secourir. C’est ce qui se passe actuellement au Mali : l’hostilité contre les Français, de surcroît perçus comme alliés d’un pouvoir corrompu, grandit. Autant dire qu’une pacification de ces pays par des « libérateurs » devenus des « occupants » tiendrait du miracle… Ce qui se profile au Sahel, où la France est engagée militairement depuis sept ans et demi (opérations « Serval » puis « Barkhane ») contre un ennemi qui renaît sans cesse de ses cendres, c’est malheureusement un pourrissement comparable à celui de l’Afghanistan ou de l’Irak. Cela n’échappe pas aux Américains qui envisagent de réduire leur engagement financier en faveur des forces onusiennes de la Minusma destinées à stabiliser le Mali (13 000 soldats et 1 800 policiers). Quant à l’Union européenne, ses aides financières très mesurées suffisent apparemment à lui donner bonne conscience pour laisser les soldats français risquer leurs vies.
Comment sortir de l’impasse ? Il faut envisager une stratégie à long terme de désengagement progressif, estime Renaud Girard dans cet article du Figaro (en lien ci-dessous). Nous pouvons certes et même devons intervenir ponctuellement dans la légalité internationale pour secourir un allié, sauver nos ressortissants ou prévenir des attentats sur notre sol, mais « nos armées n’ont pas vocation à stabiliser, pour de longues périodes, des régions entières d’Afrique ».