
Pas marrant Neymar !
La question que les ministres devraient se poser, c’est : quel exemple les professionnels du sport nous donnent-ils ? Passons sur les pratiques esclavagistes du marché du foot, miroir d’une concurrence qui sévit dans toute l’économie. Passons sur les accointances avec des pays douteux du golfe persique ; ils ont le mérite de remettre de l’argent dans un club qui ne gagne pas. Passons sur le premier procès suisse dans une affaire de droits TV de la Fifa où comparaît comme prévenu le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi. Passons sur le dopage et toute l’ingénierie de la performance. Passons sur les scandales sexuels qui touchent toutes les disciplines, y compris l’escalade ou le patinage. Passons sur la fabrique des idoles : Ronaldo est le Portugais le plus connu de tous les temps. C’est une divinité au physique parfait, un titan qui porte le mythe de l’invulnérabilité. S’indigner d’une banderole est chose facile. Mais que fait le politique pour réguler les mœurs du sport de haut niveau ? De quel bilan peut-il se prévaloir ?
Le match d’hier devrait faire office d’électrochoc. Ce duel avec l’OM s’est conclu par 17 avertissements et une bagarre générale qui a valu au PSG de prendre trois cartons rouges (Neymar, Kurzawa et Paredes). Le numéro 10 n’a cessé d’afficher sa nervosité. Après la rencontre, Neymar s’est lâché sur twitter contre le défenseur marseillais Alvaro Gonzalez. « Mon seul regret, c'est de ne pas avoir frappé ce connard au visage », a-t-il écrit. L'Espagnol l'aurait traité de « singe ». Certes, Neymar n'est point passé à l'acte mais mesure-t-il le poids de ses paroles, répercutées sur toute la planète ? Si les riches peuvent tout se permettre, pourquoi les pauvres n'en feraient-ils pas autant ? Le plus truculent, c’est l’explication de l’entraîneur du PSG, Thomas Tuchel : « Nous sommes une équipe avec beaucoup de Sud-Américains, (…) nous sommes un mix très émotionnel ». Une phrase qu'on aurait aimé voir décrypter par un Claude Levi-Strauss.