Et maintenant, sus à la Fête des mères dans les écoles !
Société

Et maintenant, sus à la Fête des mères dans les écoles !

Par Philippe Oswald - Publié le 28/05/2022
C’est un article du Parisien (26 mai) qui a vendu la mèche : «À l’école, fini la Fête des mères : on fait des cadeaux pour... des gens qu’on aime ». Et voici le motif de cette révolution à bas bruit : « … de plus en plus d’écoles décident de l’adapter pour les petits ayant perdu un parent ou issus de familles monoparentales ou homoparentales. » Il s’agit de « rendre cette fête traditionnelle plus inclusive et représentative des différentes situations familiales » se réjouit le magazine Elle.…

On l’aurait parié, la « non-discrimination » a encore frappé ! Pour ne pas faire de peine à une minorité d’enfants, tous les bambins ont été privés des préparatifs de la Fête des mères dans certaines écoles maternelles et primaires. Ah, mais, attention ! On y a tout de même préparé une fête : celle « des gens qu’on aime » ! C’est parlant, ça, « les gens qu’on aime », c’est charnel, c’est chaleureux, c’est enthousiasmant ! Ne serait-ce pas toutefois discriminant pour les gens qu’on n’aime pas, en tout cas, pas assez pour les fêter ? Et puisque l’objectif est de ne blesser aucun enfant, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de la démarche en déconseillant aux pères et mères d’aller chercher leurs enfants à l’école pour ne pas créer de frustration chez leurs petits camarades qui, malheureusement, en sont partiellement ou totalement privés ?

Si l’idée d’une Fête des mères nationale remonte à Napoléon, elle a connu différents essais (20 avril 1926, « Journée des mères de familles nombreuses » ; 25 mai 1941, « Journée nationale des mères » sous l’égide du maréchal Pétain), avant d’être institutionnalisée le 24 mai 1950 sous la présidence de Vincent Auriol par une loi la fixant au dernier dimanche de mai. En réalité, la fête des mères est universelle : les mères sont célébrées partout dans le monde depuis l’aube de l’humanité, dans toutes les civilisations, notamment, en Occident, depuis la Grèce antique (avec le culte de Rhéa, fille d'Ouranos – le Ciel – et de Gaïa – la Terre –, mère de dieux et de déesses, et davantage encore avec le culte de sa fille Déméter, déesse de l'agriculture); les Romains ont fêté les femmes mariées et les mères dès le Ve siècle avant Jésus-Christ avec les Matronalia célébrées le 1er mars (premier mois de l’année et début du printemps dans la Rome primitive); l’Eglise, en la personne de la Vierge Marie, « mère de Dieu, mère du Christ, mère des hommes », a sublimé cette tradition, particulièrement vivace en France depuis la consécration du pays à Notre Dame par Louis XIII, le 10 février 1638.

La tentative actuelle d’effacer la figure de la mère au nom de « l’inclusivité » et de « la tolérance » s’inscrit clairement dans le mouvement général de « déconstruction » à l’œuvre dans tout l’Occident. Toujours en invoquant la délicate intention de ne faire de peine à personne, on a déjà remplacé en France les « Joyeux Noël ! » par les « Joyeuses fêtes ! », les vacances de Pâques par les vacances de printemps, substitué aux mots « père » et « mère » les formules « parent 1 » et « parent 2 » dans les documents administratifs. Le président de la République lui-même s’est mêlé de régler son compte à la figure paternelle en déclarant qu’il n’était pas nécessaire que le père soit un homme… Après avoir décrété « la mort du père », le lobby homosexuel et le lobby féministe se sont coalisés pour effacer la différence entre les sexes et arracher la femme à la maternité. Plus que l’interprétation qu’en donne telle ou telle civilisation, c’est la nature humaine elle-même, avec au premier plan les rôles paternels et maternels, qui est devenue la cible des « déconstructeurs ».

Toujours soucieux de ne pas entraver la marche de l’Histoire, mais craignant tout de même que certains parents s’émeuvent de l’effacement de la Fête des mères, le ministère de l’Éducation nationale laisse faire ces « initiatives locales » en précisant prudemment qu’il n’a donné aucune instruction aux professeurs des écoles… Qu’ils se débrouillent avec les parents ! Dans l’émission « Face à l'Info » du 26/05/2022 de Cnews (en lien ci-dessous), l’essayiste Matthieu Bock-Côté dit la révolte que lui inspire cette « évolution » programmée : « Toutes les civilisations ont eu pour piliers la figure du père et de la mère, la nôtre est en train de les liquider au nom de l’inclusion. »
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Matthieu Bock-Côté : « Au nom de l’inclusion, il s’agit de déconstruire les symboles communs »
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