Derrière la faillite de FTX : une arnaque énorme, de gros bonnets démocrates, l'Ukraine
Économie

Derrière la faillite de FTX : une arnaque énorme, de gros bonnets démocrates, l'Ukraine

Par Ludovic Lavaucelle - Publié le 23/11/2022 - Photo : Shutterstock
FTX, deuxième plateforme d’échange en crypto-monnaie, a implosé au début du mois de novembre. C’est un scandale d’une ampleur majeure. On parle d’une société dont la valeur était de 32 milliards de dollars au début de 2022 – à comparer avec une autre faillite retentissante, il y a 20 ans, celle du géant énergétique Enron (23 milliards de dollars « seulement »). La faillite de FTX n’est pas juste le symptôme d’un secteur peu régulé et fragilisé par la crise économique. Elle dévoile aussi la corruption pourrissant le système démocratique américain et ses implications internationales.

La chute du « JP Morgan de la crypto-monnaie ». Sam Bankman-Fried (SBF) a fondé FTX en 2019 alors qu’il n’était pas encore trentenaire. Cette plateforme d’échange de crypto-monnaie est devenue le deuxième acteur (après Binance) d’un marché en expansion. Installé dans une luxueuse villa des Bahamas, SBF a géré son empire avec une dizaine d’amis proches, tout ce monde vivant ensemble autour de pizzas, de matelas gonflables et de jeux vidéo. Il a accumulé une fortune personnelle estimée à 26 milliards de dollars tout en déclarant aux médias amourachés qu’il souhaitait faire don de sa fortune pour aider à combattre le changement climatique et les phobies systémiques… Il cochait toutes les cases. Mais les choses ont tourné au vinaigre au printemps dernier : la banque centrale américaine a réagi à l’inflation en augmentant les taux d’intérêt, ce qui a fait fuir les investisseurs des placements à risques. Le petit monde de la crypto-monnaie était en première ligne. C’est alors qu’est intervenue Alameda Research – une société filiale de FTX dont la spécialité est le trading – pour secourir de plus petits acteurs en difficulté. Mais tout l’écosystème étant en crise, Alameda s’est retrouvée en perdition. La maison-mère FTX lui a transféré en cachette 10 milliards de dollars sans l’approbation des clients propriétaires de ces fonds… Cette information a fuité le 2 novembre déclenchant la panique des clients qui ont retiré en une journée 5 milliards de leurs comptes en crypto. Mais entre 1 et 2 milliards de dollars se seraient volatilisés, spoliant près d’1 million de clients (essentiellement en Amérique du Nord). Alors que la SEC annonce une enquête, SBF et ses collaborateurs les plus proches chercheraient à s’exiler à Dubaï…

Au premier rang de ces collaborateurs, intéressons-nous à Caroline Ellison, la jeune patronne d’Alameda Research (28 ans) et… petite amie de SBF. En dehors de son addiction pour les amphétamines (dont elle se vantait sur les réseaux sociaux), elle a confessé lors d’interviews qu’elle s’intéressait peu aux modèles mathématiques complexes associés au trading financier. Ses vraies passions : venir au bureau déguisée en « nymphe des bois » et surtout… Harry Potter. Doit-on penser que la chute de FTX est due à un sale coup de Voldemort ? Non… C’est plus terre à terre mais encore plus croustillant. On s’interroge : comment se fait-il que la SEC (gendarme de la bourse US) ne se soit pas intéressée de plus près à cette société qui avait gonflé comme une baudruche en peu de temps sur un marché exposé ? Et qu’elle n’ait pas décelé des liens troublants chez ces jeunes gens bien nés : le père de Caroline était un professeur à la grande école du MIT en même temps que Gary Gensler, l’actuel patron de la SEC, dont il était le supérieur hiérarchique direct…

Généreux donateur pour les causes progressistes, SBF a donné 39.8 millions de dollars depuis 2021 pour soutenir des candidats démocrates, à la suite de Georges Soros (128 millions). Il avait même déclaré son intention d’investir 1 milliard pour les élections présidentielles de 2024… Parmi les 50 plus gros clients de FTX, on trouve des stars et des grands patrons de la Silicon Valley. Cette chute spectaculaire est donc un problème financier pour le Parti démocrate car il accentue la crise actuelle de ses soutiens de la « BigTech » (Zuckerberg vient d’annoncer plus de 10 000 licenciements chez Meta).

Les liens avec le « ministère de la transformation digitale » ukrainien. L’affaire de cette faillite retentissante prend une dimension différente, nous apprend The Post Millennial (voir l’article en lien). FTX a noué des liens étroits avec le gouvernement ukrainien. Le 14 mars, un accord était scellé entre FTX et le ministère de la transformation digitale ukrainien pour faciliter le versement des dons. Le rôle de FTX : convertir les dons en crypto en dépôts à la banque centrale ukrainienne. 2 jours après (16 mars), Joe Biden ordonnait un versement de 800 millions de dollars à Kyiv. Depuis, la somme des aides américaines dépasse les 60 milliards… On ne connaît pas à ce stade le montant des échanges gérés par FTX. Ce qui est sûr, c’est que l’argent s’est volatilisé. Et le montage pose question : de grosses sommes destinées à l’Ukraine sont passées par FTX, qui a versé en parallèle de larges dons au parti du président Biden… Cela ressemble à un circuit de blanchiment d’argent.
La sélection
Derrière la faillite de FTX : une arnaque énorme, de gros bonnets démocrates, l'Ukraine
Ukraine "partnered" with top Dem donor's crypto company FTX as Biden admin funded war effort
The Post Millennial
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