Économie

Demain, une vie sans paillettes ?

Par Judikael Hirel - Publié le 01/04/2024 - Image d'illustration : Pixabay

Ce n'est pas une plaisanterie : l'Union Européenne vient d'interdire les paillettes. À chacun sa vision de la réalité : ce qui est un symbole de joie et de fête pour le commun des mortels n'est qu'un amas polluant de particules de polymères pour les autres. L'an prochain, plus question de paillettes pour le réveillon. Certes, l'intention est louable : réduire la pollution aux microplastiques. Depuis l'entrée en vigueur de la mesure en octobre 2023, le plan européen Zéro pollution prévoit la disparition progressive des paillettes dites « libres ». Ceux qui en produisent sont autorisés à écouler leur stock jusqu'à épuisement, sans possibilité d'en produire de nouveau.

Il faut dire que ces petites particules brillantes sont en fait de minuscules morceaux de plastique de moins de 5 mm de diamètre recouverts d'une couche d'aluminium verni. Des particules « organiques, insolubles et résistants à la dégradation », résume la Commission Européenne, qui se répandent sans contrôle dans la nature, dans les océans comme dans les cours d'eau. Pourquoi la Commission veut-elle interdire les paillettes ?« Le but de l'interdiction des microplastiques, qui inclut les paillettes, est de réduire la pollution de l'environnement et les risques pour l'environnement qu'ils causent, explique-t-elle. Les paillettes en plastique peuvent être remplacées par des paillettes plus respectueuses de l'environnement qui, par exemple, ne polluent pas nos océans. » Cette interdiction devrait empêcher « le rejet d'environ un demi-million de tonnes de microplastiques » et réduire de 30 % à l'horizon 2030 la pollution par les micro plastiques dans les états membres. Pour les humains, l'ingestion, la consommation de ces microplastiques peut engendrer des dysfonctionnements du système reproductif ainsi que de nombreux cancers. On trouve à l'heure actuelle des microplastiques aussi bien dans le corps humain qu'au fond des océans ou dans les glaces des pôles.(« CLimate

Cette interdiction n'est pas sans conséquence pour la production française. Notamment pour la société centenaire Langlois-Martin, qui fabrique des paillettes de qualité pour la haute couture : Chanel, Dior, Lesage… 80 % du travail y est fait à la main. Avec 5 000 formes de paillettes différentes et 1 500 couleurs, la société était jusque-là en mesure de produire 25 millions d'articles différents à tout moment. Une telle interdiction risque bien de mettre à mal des entreprises artisanales comme celle-ci. D'autres en profitent pour se lancer dans une production d'origine naturelle, qui ne sera pas concernée par l'interdiction. Telles celles des sœurs Pernet, qui ont lancé en 2020 à Paris la marque Si Si La Paillette. Ces paillettes biodégradables à 98 % sont produites en Bretagne au sein des laboratoires Kalon, à Lannion. Spécialisés dans le 100 % naturel, le zéro déchets et le zéro plastique, ils collaborent déjà avec une trentaine de marques de cosmétiques à travers l'Europe.

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Pourquoi les paillettes sont en voie d’être interdites dans l’Union européenne
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