Joe Biden propose d'accueillir des Palestiniens sur son sol alors que les pays arabes s'y refusent
Le Président américain a commis une nouvelle bourde en qualifiant le Japon – grand allié des Américains – de « pays xénophobe ». La raison d'une telle saillie ? Joe Biden explique les problèmes économiques des Japonais par leur refus d'ouvrir les portes à une immigration massive… Il faut mettre cette déclaration dans le contexte politique intérieur – alors que les élections présidentielles approchent et que le Président en exercice est en difficulté dans les sondages. Le Parti démocrate est sous la pression de son extrême-gauche qui a bloqué les campus de grandes universités en soutien au Hamas. Dans ce cadre, il a annoncé qu'il était ouvert à accueillir des réfugiés palestiniens… Des discussions sont en cours avec l'Égypte pour définir les conditions de migration de ces Palestiniens. Le statut de « réfugié » permet d'obtenir l'assurance d'un logement et le droit permanent de résider dans le pays avec, à la clé, l'accès à la citoyenneté américaine.
L'arrivée de réfugiés venant de la bande de Gaza via l'Égypte ne ferait arithmétiquement pas une grande différence par rapport au nombre massif de migrants entrant aux États-Unis par la frontière mexicaine : près d'1,7 million de personnes ces six derniers mois qui ne viennent pas toutes d'Amérique Centrale. Les autorités américaines ont décompté 43 000 Indiens, 41 000 Chinois, 14 000 Russes et 8 000 Turcs par exemple… Contrairement à la grande majorité des migrants qui passent illégalement la frontière, les Palestiniens auraient une justification solide pour obtenir le statut de réfugiés. La riposte massive israélienne a non seulement tué de très nombreux civils mais a aussi provoqué une crise humanitaire majeure. Pour autant, avant d'ouvrir les portes aux Gazaouis alors que Washington ne parvient pas à réguler le flux massif à sa frontière sud, l'administration de Joe Biden devrait s'interroger sur le fait que les pays arabes refusent obstinément d'accueillir les Palestiniens. Le Washington Examiner (voir l'article en lien) revient sur cette attitude schizophrénique : le monde arabe s'insurge du sort des civils à Gaza tout en gardant ses portes hermétiquement fermées…
Les voisins les plus proches, la Jordanie et l'Égypte, utilisent une excuse facile : aider à évacuer les Gazaouis serait un service rendu à Tsahal dans sa guerre pour annihiler le Hamas. En réalité, les pays de la région ont appris à leurs dépens que l'arrivée massive de Palestiniens sur leurs territoires provoquait des catastrophes… La Jordanie avait été particulièrement accueillante en 1948 en faisant venir des centaines de milliers de Palestiniens, allant même jusqu'à leur accorder la citoyenneté jordanienne. Les nouveaux arrivants ont tenté d'assassiner le roi Hussein, et ont provoqué une guerre civile sanglante : le royaume hachémite se souvient et sa stabilité reste fragile. Le Liban avait aussi accueilli près de 100 000 Palestiniens juste après la création de l'État hébreu et plusieurs dizaines de milliers sont venus ensuite de Jordanie après l'échec de leur insurrection. La générosité libanaise n'a pas été récompensée : l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) est devenue un État dans l'État et a allumé la mèche de la guerre civile qui a tué 150 000 personnes. Le Liban ne s'en est jamais relevé, le pays se trouvant aujourd'hui en déliquescence… Parmi les richissimes pays du Golfe, le Koweït avait ouvert ses portes à des centaines de milliers de Palestiniens. Si la monarchie pétrolière n'a pas subi de tentative de déstabilisation de ces nouveaux venus, l'OLP a soutenu l'invasion du pays par Saddam Hussein en 1990. Dès la fin de l'opération « Tempête du désert », les autorités koweïtiennes ont expulsé des Palestiniens de leur territoire… Quant à l'homme fort du Caire, le maréchal Al-Sissi, il est très hostile au Hamas. Le mouvement terroriste palestinien avait aidé les Frères Musulmans dans leur tentative de faire évader Mohamed Al-Morsi, que les militaires avaient renversé.
Les pays occidentaux devraient aussi se méfier car l'idéologie islamiste du Hamas a imprégné la bande de Gaza. Un sondage de 2019 indiquait qu'un tiers des Gazaouis considéraient que les « crimes d'honneur » ne devaient pas être punis sévèrement. Pour un cinquième d'entre eux, de tels actes n'étaient même pas répréhensibles (contre 5 % seulement des habitants de Cisjordanie). Dans l'Occident où les lobbies LGBT sont très présents, on rappellera que l'homosexualité est punie par la mort à Gaza… Une enquête de 2013 par Pew disait aussi que 9 Palestiniens sur 10 désiraient l'imposition de la charia, 84 % d'entre eux préconisant la lapidation pour toute femme adultère. C'est le taux le plus élevé du monde musulman après l'Afghanistan… 30 % des mariages à Gaza sont entre cousins germains et 21 % des femmes concernées ont moins de 18 ans. Pour finir, 71 % des Gazaouis approuvent les massacres commis par le Hamas. Les habitants de Gaza souffrent terriblement – mais les pays occidentaux ne devraient pas fermer les yeux sur les risques majeurs qu'une telle migration impliquerait.