100ème anniversaire de la proclamation de Marie patronne de France

Le 2 mars 1922, le pape Pie XI, qui venait de succéder au pape Benoît XV sur le trône de saint Pierre, proclamait Notre-Dame de l’Assomption patronne principale de France et sainte Jeanne d’Arc patronne secondaire. Poursuivant le dessein de son prédécesseur et répondant à une demande unanime des évêques de France, cet acte solennel marquait la reconnaissance par l’Église du lien extraordinaire qui existe entre Marie et la France, « depuis les premiers siècles de l’Église jusqu’à notre temps », soulignait Pie XI. Il venait faire écho au « vœu de Louis XIII », par lequel le pouvoir civil avait, de son côté, consacré officiellement la France à la Vierge Marie, en 1638, à travers une loi fondamentale enregistrée par le Parlement.

« Le royaume de France est le royaume de Marie », rappelle Pie XI dans sa lettre apostolique Galliam, Ecclesiae filiam primogenitam du 2 mars 1922, il y a 100 ans jour pour jour. Le Pape « déclare » et « confirme » que « la Vierge Marie Mère de Dieu, sous le titre de son Assomption dans le Ciel, a été régulièrement choisie comme principale patronne de toute la France auprès de Dieu, avec tous les privilèges et les honneurs que comportent ce noble titre et cette dignité », en précisant qu’il ne fait que reconnaître un état de fait, puisque les Français se comportent déjà comme si la Vierge Marie était leur patronne, alors que, de son côté, la Mère de Dieu apparaît et intervient régulièrement en France, comme si le pays lui était consacré depuis toujours.

Le 100ème anniversaire de cet acte extraordinaire tombe aujourd’hui, le 2 mars 2022, c’est-à-dire, de manière assez étonnante, le mercredi des Cendres, début du Carême. Et ce centenaire survient dans un contexte très particulier de tensions, de crises et de guerre. Comment ne pas voir dans ces circonstances, comme un appel spécial à prier, à faire pénitence et à s’engager spécialement de diverses manières, en se tournant résolument vers Marie, patronne de France, « Marie qui défait les nœuds » qu’aime à prier le pape François, en lui confiant tout particulièrement le monde, notre pays et chacun de nous ?

C’est ce à quoi nous invitent aujourd’hui une vingtaine de mouvements rassemblés dans le projet des « 100 étoiles pour Marie » qui se lance. En plus des engagements de prière et de pénitence qui peuvent être pris dès aujourd’hui, toute une série d’actions seront proposées tout au long de l'année pour marquer cet anniversaire marquant, appeler également l'aide de sainte Jeanne d'Arc et renouveler la consécration de notre pays à Jésus et à Marie, autour de trois grandes dates :

– Le 15 août, fête de l’Assomption de la Vierge Marie, des pèlerinages en l’honneur de Notre Dame seront organisés dans chacun des diocèses de France. Ils convergeront vers le lieu choisi par l’évêque du diocèse pour la célébration en son diocèse de la messe du 15 août (cathédrale, basilique, sanctuaire dédié à Marie, etc.). Ces pèlerinages, d’une durée variable d’un à quelques jours, s’élanceront derrière une « étoile » placée sur une bannière, en tête de cortège, qui sera remise à chaque « route » recensée et coordonnée par un « référent » local.

– Le 22 août, fête du Couronnement de la Vierge Marie, des pèlerins de toute la France se rendront à Paray‐le‐Monial pour un acte de consécration national aux Cœurs unis de Jésus et de Marie, que pourront effectuer tous les diocèses participants et toutes les personnes et familles ayant fait une démarche d’engagement et de consécration pendant l’année.

– Le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception, en collaboration avec l’association Merci Marie, la tradition lyonnaise de la « Fête des Lumières » sera étendue à toutes les villes et villages où cela pourra être organisé.

Aujourd’hui, pouvons-nous rester sans rien faire ? Nous nous demandons souvent comment nous pouvons influer sur le cours des choses, avec le sentiment d’être impuissants devant des événements qui semblent s’imposer comme une fatalité. Mais la Vierge Marie, dans ses nombreuses apparitions, ne cesse de nous appeler à utiliser d’abord les armes spirituelles : la prière et le jeûne qui, ensemble, aident à notre conversion, peuvent infléchir les événements et ont une efficacité particulière pour combattre toute forme de mal. Notre apport peut être très puissant et il est à notre portée. Cette année 2022 remplie d’incertitudes, de menaces et de défis nous invite à nous mobiliser avec une ferveur renouvelée et à prendre des engagements concrets dès l’ouverture de ce Carême et tout au long de cette année du 100ème anniversaire !