Histoire
Les fondations de la nation américaine sont-elles racistes ?
Oui ! répondent les progressistes, adeptes de la « théorie critique de la race » (« CRT »), alors que les Etats-Unis viennent de fêter leur 245ème anniversaire (4 juillet 1776). Selon eux, le but des indépendantistes était de pérenniser l’institution de l’esclavage face à l’influence des « Lumières » en Europe. Toute l’histoire tourmentée des relations raciales découlerait de ce péché originel et expliquerait l’échec des « Droits Civiques » depuis les années 60 à effacer la faute originelle.
Thomas Sowell vient d’avoir 91 ans. Economiste afro-américain de l’Ecole de Chicago, théoricien social et écrivain, il est né dans l’État ségrégationniste de Caroline du Nord. Orphelin très jeune et issu d’une famille vivant dans la misère, il est aujourd’hui devenu un penseur très respecté. Son best-seller « Black rednecks and white liberals » parle des relations interraciales (vidéo en lien YouTube ci-dessous).
00’10’’. Le débat mérite d’être posé. Alors que la Déclaration d’Indépendance proclamait que tous les êtres humains étaient libres et égaux en droit, près d’un Américain sur quatre était esclave. Dès le début cependant, les grands fondateurs ont critiqué le Roi d’Angleterre Georges III pour avoir permis le trafic d’êtres humains.
01’24’’. Washington et Jefferson ont aussi agi, dans la limite des lois et de la politique de leur temps. Jefferson a proposé d’interdire l’arrivée d’esclaves en Virginie dès 1776, puis d’inscrire l’émancipation progressive en 1783 dans la Constitution de cet État. En 1784, il a soumis un projet de loi interdisant l’esclavage dans les territoires de l’Ouest. Ces efforts ont été rejetés de justesse au Congrès.
02’12’’. Ces premiers échecs politiques n’ont pas été vains. Car, en 1787, le Congrès ratifiait un compromis interdisant l’esclavage dans les territoires du Nord-Ouest. Jefferson, une fois élu Président en 1801, faisait interdire le commerce d’esclaves. Sans ces actions politiques, l’esclavage se serait répandu sur l’ensemble du territoire et se serait renforcé dans les États planteurs du Sud.
02’51’’. Près de 35 000 esclaves étaient affranchis en 1790. On estime à plus de 100 000 le nombre d’affranchis en 1810.
03’33. La décennie 1830 a marqué un coup d’arrêt à ces progrès. La révolte de Nat Turner en 1831 a provoqué une véritable paranoïa dans tous les États du Sud rural. Esclave en Virginie, Turner avait entendu « des voix du ciel » lui demandant de précipiter la venue d’un nouveau messie en se révoltant contre les fermiers blancs. En quelques jours, des dizaines de familles ont été massacrées. Si la bande de Turner a été débusquée et éliminée rapidement, cet épisode a généré une véritable panique dans tous les États du Sud. Des milices se sont formées et ont mené des représailles barbares contre toute personne de couleur se trouvant sur leur chemin.
04’40’’. Les conséquences politiques de ces événements tragiques ont été lourdes. À la même époque, le mouvement abolitioniste dans les grandes villes du Nord se structurait. Le journal « The Liberator » commençait à publier des pamphlets réclamant l’abolition immédiate de l’esclavage. Les gens du Sud y ont vu des attaques irresponsables mettant en danger des populations entières. En réaction, à partir des années 1830, les États du Sud sont devenus de plus en plus répressifs. La censure a été imposée à la presse, jusqu’aux courriers, contre tout écrit abolitionniste. Les programmes universitaires envoyant les jeunes du Sud dans les grandes universités du Nord ont été arrêtés. L’engrenage vers la guerre civile était enclenché…
06’35’’. Jusqu’au conflit, de nombreux efforts ont été faits pour sortir du piège de l’esclavage. Une idée était de renvoyer les esclaves en Afrique, d’où la création du Libéria en 1822. Ce fut un échec car les affranchis n’avaient plus aucun lien avec le continent de leurs ancêtres. Ils ne parlaient plus les dialectes, ne pouvaient plus se défendre face aux maladies et ne comprenaient pas les haines ethniques ancestrales qui y sévissaient.
07’43’’. Une autre étape, dans les années 1830, fut l’interdiction faite à tout Américain de participer au commerce d’esclaves. Le Capitaine Gordon, arraisonné alors qu’il transportait des esclaves de l’Afrique vers Cuba, a été pendu en 1862 sans que son exécution provoque d’émois…
11’20’’. Les radicaux de chaque côté ont conduit à la sécession, qui inscrivait l’esclavage comme une institution pérenne. Il a fallu le bain de sang de la guerre civile (620 000 combattants tués) et une décennie d’occupation des terres du Sud par les troupes fédérales pour faire disparaitre l’esclavage et maintenir l’ordre. Le prix à payer a donc été exorbitant, et, dans le sillage de cette guerre, le Ku Klux Klan a été fondé par d’anciens officiers confédérés.
11’55’’. Thomas Sowell invite à regarder les événements du premier siècle américain avec réalisme. L’histoire de sa communauté est douloureuse mais les pères fondateurs et leurs disciples ont lutté pour mettre fin à l’héritage empoisonné de l’esclavage.
Thomas Sowell vient d’avoir 91 ans. Economiste afro-américain de l’Ecole de Chicago, théoricien social et écrivain, il est né dans l’État ségrégationniste de Caroline du Nord. Orphelin très jeune et issu d’une famille vivant dans la misère, il est aujourd’hui devenu un penseur très respecté. Son best-seller « Black rednecks and white liberals » parle des relations interraciales (vidéo en lien YouTube ci-dessous).
00’10’’. Le débat mérite d’être posé. Alors que la Déclaration d’Indépendance proclamait que tous les êtres humains étaient libres et égaux en droit, près d’un Américain sur quatre était esclave. Dès le début cependant, les grands fondateurs ont critiqué le Roi d’Angleterre Georges III pour avoir permis le trafic d’êtres humains.
01’24’’. Washington et Jefferson ont aussi agi, dans la limite des lois et de la politique de leur temps. Jefferson a proposé d’interdire l’arrivée d’esclaves en Virginie dès 1776, puis d’inscrire l’émancipation progressive en 1783 dans la Constitution de cet État. En 1784, il a soumis un projet de loi interdisant l’esclavage dans les territoires de l’Ouest. Ces efforts ont été rejetés de justesse au Congrès.
02’12’’. Ces premiers échecs politiques n’ont pas été vains. Car, en 1787, le Congrès ratifiait un compromis interdisant l’esclavage dans les territoires du Nord-Ouest. Jefferson, une fois élu Président en 1801, faisait interdire le commerce d’esclaves. Sans ces actions politiques, l’esclavage se serait répandu sur l’ensemble du territoire et se serait renforcé dans les États planteurs du Sud.
02’51’’. Près de 35 000 esclaves étaient affranchis en 1790. On estime à plus de 100 000 le nombre d’affranchis en 1810.
03’33. La décennie 1830 a marqué un coup d’arrêt à ces progrès. La révolte de Nat Turner en 1831 a provoqué une véritable paranoïa dans tous les États du Sud rural. Esclave en Virginie, Turner avait entendu « des voix du ciel » lui demandant de précipiter la venue d’un nouveau messie en se révoltant contre les fermiers blancs. En quelques jours, des dizaines de familles ont été massacrées. Si la bande de Turner a été débusquée et éliminée rapidement, cet épisode a généré une véritable panique dans tous les États du Sud. Des milices se sont formées et ont mené des représailles barbares contre toute personne de couleur se trouvant sur leur chemin.
04’40’’. Les conséquences politiques de ces événements tragiques ont été lourdes. À la même époque, le mouvement abolitioniste dans les grandes villes du Nord se structurait. Le journal « The Liberator » commençait à publier des pamphlets réclamant l’abolition immédiate de l’esclavage. Les gens du Sud y ont vu des attaques irresponsables mettant en danger des populations entières. En réaction, à partir des années 1830, les États du Sud sont devenus de plus en plus répressifs. La censure a été imposée à la presse, jusqu’aux courriers, contre tout écrit abolitionniste. Les programmes universitaires envoyant les jeunes du Sud dans les grandes universités du Nord ont été arrêtés. L’engrenage vers la guerre civile était enclenché…
06’35’’. Jusqu’au conflit, de nombreux efforts ont été faits pour sortir du piège de l’esclavage. Une idée était de renvoyer les esclaves en Afrique, d’où la création du Libéria en 1822. Ce fut un échec car les affranchis n’avaient plus aucun lien avec le continent de leurs ancêtres. Ils ne parlaient plus les dialectes, ne pouvaient plus se défendre face aux maladies et ne comprenaient pas les haines ethniques ancestrales qui y sévissaient.
07’43’’. Une autre étape, dans les années 1830, fut l’interdiction faite à tout Américain de participer au commerce d’esclaves. Le Capitaine Gordon, arraisonné alors qu’il transportait des esclaves de l’Afrique vers Cuba, a été pendu en 1862 sans que son exécution provoque d’émois…
11’20’’. Les radicaux de chaque côté ont conduit à la sécession, qui inscrivait l’esclavage comme une institution pérenne. Il a fallu le bain de sang de la guerre civile (620 000 combattants tués) et une décennie d’occupation des terres du Sud par les troupes fédérales pour faire disparaitre l’esclavage et maintenir l’ordre. Le prix à payer a donc été exorbitant, et, dans le sillage de cette guerre, le Ku Klux Klan a été fondé par d’anciens officiers confédérés.
11’55’’. Thomas Sowell invite à regarder les événements du premier siècle américain avec réalisme. L’histoire de sa communauté est douloureuse mais les pères fondateurs et leurs disciples ont lutté pour mettre fin à l’héritage empoisonné de l’esclavage.