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Près d'un an avant l'élection de 2024, une procédure de destitution est lancée contre Joe Biden

Par Ludovic Lavaucelle - Publié le 18/09/2023 - Crédits photo : Shutterstock

 « Je ne sais pas vous, mais moi je vais aller me coucher… » La conférence de presse du Président Biden, donnée lors de sa visite il y a quelques jours au Vietnam, a renforcé les craintes autour de sa santé mentale. Au point que la porte-parole de la Maison Blanche a carrément interrompu Joe Biden. Il est donc allé se coucher selon ses vœux après avoir évoqué le film préféré de son frère dans lequel figurait John Wayne, des éclaireurs indiens et des « poneys à tête de chien » en réponse à une question sur le réchauffement climatique (voir la vidéo de l'Obs).

Alors que la campagne va bientôt s'engager avec la désignation des candidats du côté des Démocrates comme des Républicains, les États-Unis se trouvent dans une situation politique étrange… Donald Trump est largement en tête des sondages chez les Républicains malgré l'enchaînement des procédures judiciaires à son encontre. Il creuse même son avance chez les plus jeunes électeurs face à ses concurrents. Joe Biden a déclaré sa volonté de poursuivre un second mandat et aucune figure crédible ne semble se dégager face à lui chez les Démocrates — malgré les inquiétudes croissantes sur sa capacité à gouverner. Comme une réponse à la cabale judiciaire lancée contre Trump, une enquête visant à destituer Joe Biden vient d'être lancée par le président de la Chambre des Représentants, le Républicain McCarthy (Californie). Le Président Joe Biden est accusé de corruption alors qu'il était le Vice-Président de Barack Obama. Cette procédure n'a quasiment aucune chance d'aboutir puisque le Sénat est contrôlé par les Démocrates. Elle a néanmoins semé la panique à la Maison Blanche, et au sein de grands médias accusés d'avoir censuré tout ce qui concernait les affaires du clan Biden. Cette procédure permet à la commission d'enquête d'accéder à plus d'informations. Les médias ne pourront pas ne pas en parler, et les élections arrivent à grands pas…

Pendant des années, le Président Biden a affirmé n'avoir eu aucune connaissance des affaires de son fils Hunter à l'étranger, rappelle le Washington Examiner (voir l'article en lien). Quand David Archer, l'associé et l'ami de longue date d'Hunter Biden, a témoigné en juillet dernier devant la commission d'enquête que Joe Biden avait participé (soit par téléphone, soit en personne) à une vingtaine de réunions organisées par son fils avec des partenaires ukrainiens ou chinois, la Maison Blanche a présenté une nouvelle défense… Joe Biden n'aurait jamais eu partie prenante dans les affaires de son fils, et il n'y a aucune preuve du contraire. La commission d'enquête parlementaire a ensuite publié des relevés bancaires, des messages corroborant les soupçons d'une implication directe de celui qui était alors le Vice-Président d'Obama. La Maison Blanche a de nouveau mis à jour son argument : la commission n'a aucune preuve incriminant directement Joe Biden… Et un porte-parole a carrément enjoint les médias américains – en leur adressant un mémo de 16 pages – de dénoncer la procédure de destitution. Signe d'une nervosité grandissante, la Maison Blanche ne prend plus de gants pour rameuter « ses chiens de garde » : parler au public de cette procédure serait favoriser la désinformation et les ennemis de l'État. On demande aux journalistes de répéter au public qu'il n'existe aucune preuve d'une implication directe de Joe Biden. En parallèle, Hunter Biden vient d'être condamné pour détention illégale d'armes à feu, une faute mineure et surtout qui ne peut pas incriminer son père…

Il est vrai que les pièces à conviction aujourd'hui rassemblées ne prouvent pas que Joe Biden ait reçu de l'argent. Mais des relevés bancaires démontrent que 9 membres de la famille Biden ont perçu de généreux virements venant de Chinois et de Roumains – sans que l'on puisse faire aucun lien avec un quelconque travail. Ces fonds ont suivi un parcours sinueux via pas moins de 20 sociétés-écrans créées par Hunter et ses associés. Selon CNN, qui a accouru au secours de la Maison Blanche, Joe Biden ne peut pas être incriminé puisqu'aucun des relevés n'est à son nom… C'est presque comique : pourquoi un potentat chinois verserait de l'argent à la petite fille de Joe Biden si ce n'est pour influencer le Vice-Président ? Cela s'appelle du trafic d'influence. CNN a poursuivi en expliquant que Joe Biden n'avait jamais parlé affaires avec les partenaires (douteux) de son fils. Il aurait donc fait l'effort d'assister aux réunions juste pour admirer les talents du fiston ? Quel admirable père !

Le très influent Washington Post, par l'intermédiaire de David Ignatius, éditorialiste réputé proche de la CIA, a sonné la révolte. « Le Président Biden ne devrait pas se représenter en 2024 » a-t-il écrit la semaine dernière. Sa Vice-Présidente Kamala Harris non plus… Si le Parti Républicain semble déchiré entre pro et anti Trumpistes, les Démocrates cherchent fébrilement un candidat qui permettrait à « sleepy Joe » d'aller se reposer.

La sélection
As evidence against Biden grows, Democrats circle the wagons
Lire l'article sur : Washington Examiner
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5 commentaires
Le 19/09/2023 à 07:48
Et on se plaint de l'état de la démocratie en France? Les USA donnent l'impression d'un pays à la dérive.
Le 18/09/2023 à 20:34
J’ai déjà rédigé 2 mails
Le 18/09/2023 à 20:33
Je n’ai pas d’autre commentaire a faire
Le 18/09/2023 à 20:30
Il faut ne pas faire confiance au premier venu
Le 18/09/2023 à 20:28
On peut se méfier des Américains!
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