Les prémices d'une police islamique en France
Les agressions islamistes se multiplient partout en France. Elles ont connu une spectaculaire progression ces dernières semaines. La plus symbolique est sans doute l'attentat au couteau du 10 avril, commis en plein jour au cœur de Bordeaux par un clandestin afghan et visant deux Algériens qui consommaient de l'alcool. Bilan : deux morts, dont l'agresseur, et un blessé. Ainsi, un musulman étranger a « puni » publiquement, à coups de couteau, deux coreligionnaires qualifiés de« mécréants » parce qu'ils ne suivaient pas la loi islamique. Un scénario analogue s'était produit le 8 avril à Achenheim (Alsace), où une jeune fille de 13 ans avait été agressée par d'autres collégiens pour non-respect du ramadan.
Huit jours plus tôt, le 2 avril, dans un quartier « sensible » de Montpellier, une adolescente de 14 ans, Samara, a été plongée dans le coma après avoir été rouée de coups à la sortie de son collège. L'attaque était le fait d'autres adolescents, dont une fille de 13 ans. Selon la mère de la victime, interviewée sur BFMTV (4 avril) sa fille était traitée de « pute » et de « kouffar » (ou « mécréante » en arabe) parce qu'elle s'habillait « à l'européenne » et se maquillait. Pourtant, le parquet a affirmé qu'il n'y avait « aucune dimension religieuse » dans cette histoire. Et selon Libération (5 avril), il s'agirait d'une « embrouille comme il y en a tant sur les réseaux sociaux ». Sous pression, la mère de Samara a fini par lire un texte protestant que sa famille menait une vie musulmane exemplaire…
Si Samara est sortie du coma, Shemseddine, 15 ans, n'a pas réchappé au lynchage dont il a été victime le 4 avril, près de son collège à Viry-Châtillon (Essonne). Il est décédé le lendemain. Quatre jeunes hommes ont été mis en examen pour assassinat ainsi qu'une jeune fille de 15 ans pour « abstention volontaire d'empêcher un crime ». Dans un communiqué en date du 7 avril, le parquet d'Évry explique que parmi les agresseurs figurent « deux frères [qui] avaient appris, plusieurs jours auparavant, que leur sœur correspondait avec des personnes de son âge sur des sujets relatifs à la sexualité ». Ces deux frères ont dit « craindre » pour leur « réputation et celle de leur famille ». Il s'agirait donc d'un« crime d'honneur », classique dans des pays musulmans mais suscitant encore un certain émoi en France.
Faire régner la terreur au sein d'une famille ou d'une communauté et y exercer une « justice » pouvant être mortelle, n'est-ce pas déjà du terrorisme ? Selon Le Figaro (11 avril), il y a longtemps que les policiers emploient pour leur propre usage l'expression de « crimes et délits d'inspiration islamiste ». Moins dramatique que les trois événements précédemment cités, la provocation filmée d'une jeune intérimaire de Strasbourg secoue aussi. La vidéo la montre refusant d'ôter son voile dans une boutique de chaussures du centre-ville. Une attitude qui a conduit le parquet à ouvrir une enquête le 12 avril, à la suite d'une plainte du gérant. Celui-ci est depuis lors la cible de menaces de mort, consécutives à la diffusion de cette vidéo. Relayée par le Collectif contre l'islamophobie en Europe, elle a rapidement dépassé le million de vues sur X et sur TikTok. « La sécurité de la boutique a été renforcée avec la présence d'un vigile et, à l'extérieur, de la police nationale. […] La jeune femme avait déjà effectué une mission pour la société il y a quelques mois sans porter le voile. Dans une nouvelle vidéo, […] la jeune femme à l'origine de l'esclandre […] revendique son statut de "nouvelle voilée" », rapportent les Dernières Nouvelles d'Alsace (12 avril).
La multiplication de ces « faits divers » liés à la religion musulmane sur le territoire national ne devrait-elle pas amener à les requalifier en « faits de société » ? Leur augmentation coïncide d'ailleurs avec une nouvelle vague d'attentats islamiques, forme radicale de cette confession, dans le monde. On recense ainsi 140 morts et 300 blessés à Moscou, le 22 mars, ou encore 6 morts à Sydney le 13 avril... Autant de symptômes d'une « guerre de civilisations » ouverte par l'application de la charia un peu partout en France ? Car c'est bien au nom du respect des us et coutumes islamiques qu'a été perpétrée la majorité des attentats de ces dernières semaines, comme le souligne Charlotte d'Ornellas dans Le JDD (14 avril, en lien ci-dessous).