Doctrine sociale de l'Eglise : le bien commun pour les nuls … mais pas que !
Christianisme

Doctrine sociale de l'Eglise : le bien commun pour les nuls … mais pas que !

Par Philippe Oswald - Publié le 07/09/2017
L’Institut Montalembert propose des résumés des points clés de la doctrine sociale de l’Eglise et de leur application à la politique, bien utiles pour les nuls…et sans doute aussi pour des plus doués ! Cette sixième lettre de doctrine sociale de l’Eglise présente un extrait du texte de Marcel Clément (1921-2005) : « Est-il possible de résumer en quelques lignes la doctrine sociale de l’Eglise ? »

Tentons ici un résumé de résumé…

Le principe fondamental du bien commun : la personne humaine. « Le principe tout à fait commun est que la personne humaine est revêtue d’une dignité qui se définit comme le droit d’être cause responsable de ses actes. » Cette dignité, qui découle de sa nature spirituelle, se traduit socialement et politiquement par le droit « pour chaque homme, d’être traité, non comme un objet, mais comme un sujet de droit. » C’est le socle de l’égalité fondamentale de tous les êtres humains, quels que soient leur sexe, âge, condition…égalité qui n’est en rien uniformité et n’empêche nullement leur complémentarité.

Les institutions sociales fondamentales : la famille, la propriété privée et l’Etat. Ces trois institutions de base de la société ne sont ni arbitraires, ni facultatives mais découlent de la dignité de la personne humaine. Elles doivent être équilibrées et hiérarchisées pour que le bien commun, dont l’Etat doit être le garant, se réalise : « Trop de grandes propriétés abaissent la famille et abaissent l’Etat. Trop d’Etat abaisse la famille et décourage la propriété privée. Trop de grandes familles puissantes abaissent l’Etat et absorbent la répartition équitable de la propriété privée. (…) Le gigantisme d’entreprises ou de chaînes, nationales ou multinationales, va, de ce point de vue, au rebours du progrès social.»

Le rôle de l’Etat, garant du bien commun politique : veiller au respect et à l’équilibre de ces institutions et des droits et devoirs qui en découlent. Cela implique de faire respecter la justice sous toutes ses formes (générale et particulière), dans le respect du principe de subsidiarité qui conduit à donner la plus grande initiative possible aux sociétés de base, et à les mettre en état de se développer elles-mêmes plutôt que de se substituer à elles : « Il ne faut assister une communauté que lorsque l’on ne peut absolument pas l’aider à grandir par elle-même. » L’Etat doit aussi viser à préserver ou à rétablir « l’amitié politique », autrement dit la concorde, entre tous les citoyens du même Etat.
NB. Cette dimension spirituelle de « l’amitié politique », qu’on appelle plus communément depuis le pape Jean-Paul II la solidarité, semble de plus en plus oubliée par des pouvoirs technocratiques alors qu’elle est le ressort de toute action réellement humaine, le ciment de toute communauté : « L’amour est l’agir propre en toute famille, le travail, l’agir qui met en œuvre la propriété et la répand, l’obéissance civile, la condition de la paix des Etats. » Une famille, une entreprise dont les membres se détestent est un grand péril. Un pays dont les citoyens se haïssent est un pays en guerre civile…On voit aisément les conséquences de ce principe dans toutes les relations sociales, nationales et internationales, selon que l’on privilégie la compétition et la rivalité ou que l’on vise le « l’harmonie dans l’équité et la prévenance fraternelle dans l’amitié politique. »

Conclusion : « La solidarité, qui est une loi de tout organisme moral, est donc à réaliser à tous les niveaux du quartier, de l’entreprise, de la cité, de la région, de la profession, des réalisations interprofessionnelles, comme sur le plan politique national, international et mondial. » Sans oublier la famille !
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