100 ans qui ont changé la science
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100 ans qui ont changé la science

Par Jean Staune - Publié le 13/10/2022
La science « moderne » a changé à jamais la condition et la destinée de l’être humain, en nous offrant les bienfaits de l’électricité, des transports rapides, des médicaments qui ont permis de presque tripler l’espérance de vie des êtres humains. Mais au plan fondamental, elle repose sur des conceptions déterministes, mécanistes et réductionnistes qui ont généré ce que des philosophes comme Max Weber ou Marcel Gauchet ont pu appeler le « désenchantement du monde ». Ce sont ces conceptions qui, un siècle auparavant, ont pu faire dire au Marquis Simon de Laplace « Sire, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse » quand Napoléon lui demandait où était Dieu dans son ouvrage « Le système du monde », ou au neurologue Jean-Pierre Changeux que « l’homme n’a plus à rien à faire de l’esprit, il lui suffit d’être un homme neuronal ».

La science, la raison et la rationalité semblaient rendre obsolètes les religions et toutes les conceptions basées sur l’existence d’entités non-matérielles situées ou agissant depuis un autre niveau de réalité, en donnant une vision du monde clos sur lui-même, où aucune autre intervention « extérieure » n’était sérieusement envisageable.

Mais une véritable révolution s’est déroulée depuis plus d’un siècle, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, en passant par les sciences de la vie et de la conscience, et même par des domaines aussi abscons que la logique mathématique. Si la méthode scientifique et la façon de faire de la science n’ont pas changé, ses concepts fondamentaux ont été, eux, profondément bouleversés.

Le prix Nobel de physique 2022 vient d’être attribué à une expérience démontrant que notre monde ne peut se limiter à ce qui est inclus dans le temps, l’espace, l’énergie et la matière (cf. LSDJ 1710), faisant ainsi sauter de façon tout à fait scientifique et rationnelle la « clôture » du monde matériel que voulait imposer la science classique. La physique quantique a détruit les concepts principaux de cette science classique que nous venons de citer puisqu’elle nous donne une vision indéterministe, non réductionniste et non mécaniste du monde.

Dans l’infiniment grand aussi, les révolutions se sont succédé, montrant tout d’abord que le temps et l’espace étaient relatifs et non absolus, ce qui impliquait qu’ils avaient pu commencer un jour, comme le montrera ensuite la théorie du Big Bang. L’Univers dans lequel nous vivons n’a donc pas toujours existé, ce qui pose la question de sa provenance.

Pire encore (pour les matérialistes), la découverte d’un réglage extrêmement précis des caractéristiques de l’Univers pose ouvertement la question de l’existence d’un Créateur au cœur même de la science contemporaine et a pu pousser de grands scientifiques à débattre d’une question qui paraissait être rejetée à jamais en dehors du domaine de la science.

Bien d’autres révolutions seraient à mentionner ici, par exemple le Théorème de Gödel qui démontra que tout système logique humain cohérent (ce qui est bien la moindre des choses pour un système logique) était radicalement incomplet.

Bref, c’est une science beaucoup plus humble, une science consciente de ses limites et ouverte sur d’autres niveaux de réalité qui pointe à l’horizon. Une science fort différente du scientisme triomphant qui pensait pouvoir tout expliquer.

Cette évolution a été très bien décrite sous le terme de « Grand Retournement » (cf. illustration ci-dessus) par le best-seller de Michel-Yves Bolloré et d’Olivier Bonnassies : « Dieu, la Science, les Preuves » qui a été publié le 13 octobre 2021, il y a un an jour pour jour, et qui vient d’atteindre une diffusion de plus de 200 000 exemplaires.

L’actualité fait qu’aujourd’hui même, une version « Collector » sort en librairie. C’est une version qui comporte un ajout très important : le soutien d’une quinzaine de personnalités venant aussi bien des mondes scientifique, philosophique et religieux. Cela démontre que cet ouvrage, qui, bien entendu, ne peut faire l’unanimité dans une civilisation encore globalement dominée par les courants de pensée matérialistes ou séparationistes (selon ces derniers, la science et la religion sont des domaines totalement séparés, et un discours scientifique ne peut donc pas évoquer la question de Dieu) est un ouvrage crédible qui a de nombreux soutiens.

Les témoignages de grands scientifiques comme John Lennox (mathématicien), Denis Alexander (biologiste) ou Andrew Briggs (physicien), montrent que ce thème souvent peu connu en France, est plus que « respectable » dans les grandes universités anglo-saxonnes où des centres de Sciences et Religions (et non pas en « Sciences des Religions ») existent bel et bien à Oxford comme à Cambridge.

Cet ouvrage est, en résumé, le symbole d’une nouvelle ère où la raison et la transcendance peuvent maintenant marcher côte à côte, et s'enrichir au lieu de s’opposer.
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