Quand le président fait le Père Noël, l’intendance doit suivre !
Économie

Quand le président fait le Père Noël, l’intendance doit suivre !

Par Philippe Oswald - Publié le 13/12/2018
Noël s’annonce amer pour les Français, éprouvés par la crise des Gilets jaunes et l’attaque terroriste de Strasbourg. Cette fois, il devient impossible au chef de l’Etat de critiquer leur pessimisme et leur amertume. Emmanuel Macron leur a aussi reproché d’être rétifs au changement… Or l’Etat les soumet en permanence à des changements et à des revirements brutaux qui n’épargnent personne, sauf l’Etat lui-même, immuable dans sa structure. A quand la mère de toutes les réformes, celle de l’Etat, Bercy en tête ?

Faute de s’être attelé à cette réforme fondamentale dès le premier jour de sa présidence, Macron a dû concéder aux Gilets jaunes des mesures d’urgence complexes et surtout coûteuses ! Les parlementaires auront à les introduire vaille que vaille dans le projet de loi de finances (PLF) qui doit être voté le 20 décembre à l'Assemblée. L’exercice budgétaire qu’ils s’apprêtaient à boucler doit être revu et corrigé dans la hâte et la douleur, pour répondre aux promesses présidentielles : augmenter de 100 euros par mois la prime d'activité des salariés au smic, calibrer la prime exceptionnelle, sans charges ni impôt, versée au salariés par les entreprises… qui y consentiront, permettre aux smicards ne bénéficiant pas de la prime d'activité de ne pas être lésés… Toutefois, l’exécutif peut remercier le Sénat de lui avoir facilité la tâche en votant la suppression de la hausse des taxes sur les carburants, à l'origine de l’insurrection des Gilets jaunes …

Reste que les promesses présidentielles s’annoncent « hyper compliquées » à tenir (Éric Woerth, président LR de la commission des finances de l'Assemblée nationale) pour les mesures ressortant du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) : suppression de la hausse de CSG pour les retraités percevant moins de 2000 euros par mois, avancement de la désocialisation ou de la défiscalisation des heures supplémentaires, exonération de charges pour la prime exceptionnelle. En effet, le PLFSS a déjà été voté le 3 décembre et est soumis à l’examen du Conseil constitutionnel. Il faudra donc soit l’amender, soit le réécrire…

Mais le plus douloureux est à venir ! Comment financer, sans véritable effort structurel, ces mesures que le gouvernement lui-même chiffre à 10 milliards d'euros (mais « une douzaine de milliards d'euros au bas mot » selon François Lenglet sur RTL le 11 décembre, en lien ci-dessous) ? Par un nouveau trou dans le déficit budgétaire déjà abyssal de l’Etat (une dette 2 299,8 milliards d'euros soit 100 % du PIB), source de révoltes à venir ! Le déficit annuel de la France dépassera la fameuse barre des 3 % du PIB qu’elle avait juré de ne pas franchir devant ses partenaires européens. Les Italiens, que Macron fustigeait pour leur laxisme, ne manquent pas de le lui rappeler.
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