Pawel Adamowicz, Gdansk au cœur
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Pawel Adamowicz, Gdansk au cœur

Par Judikael Hirel - Publié le 16/01/2019
Le maire de Gdansk, Pawel Adamowicz, est décédé, peu après avoir été poignardé sur scène lors de l’équivalent polonais du Téléthon. En sa mémoire, un demi million de personnes sont descendues dans la rue, et la ville dont il était le maire depuis 1998 est en deuil. Qui était-il ? Un homme politique sincère et accessible, dont les derniers mots sur scène auront été pour sa ville : "Gdansk est généreux. Gdansk est la ville de solidarité. Gdansk est la plus belle ville au monde. Je vous remercie." Son meurtre, celui d’un des symboles de la si jeune démocratie polonaise, est vécu comme un tremblement de terre en Pologne.


Car Gdansk est indissociable de l’épopée de ses chantiers et de Solidarnosc, un des moments fondateurs de la chute finale du bloc soviétique. En 1998, alors que les chantiers navals de Gdansk se mettent en grève, le jeune étudiant en droit, qui publie un journal anticommuniste clandestin, organise le soutien étudiant du mouvement syndical, à la grande surprise des ouvriers grévistes. En 1990, c’est en tant que candidat du syndicat Solidarnosc qu’il sera élu conseiller municipal. Huit ans après, à tout juste 33 ans, il devenait plus jeune maire de l'histoire de Gdansk. Il restera vingt ans durant fidèle à sa ville, sans céder aux sirènes de l’arène politique nationale.


Fervent croyant, attaché à l’aide humanitaire, à l’accueil, la lutte contre l’exclusion, il ne se cachait pas du rôle central joué dans sa vie par le pape Jean Paul II. Lui qui avait également rencontré le pape François était resté fidèle au "N’ayez pas peur" de l’ancien évêque de Cracovie. Libéral et européen, il prônait en même temps l’importance du respect des autres religions, tout en prenant la défense des migrants et de la communauté homosexuelle. Un cocktail étonnant et atypique en Pologne. Mais Pawel Adamowicz disait plus largement vouloir "bâtir une ville qui unit et qui n'exclut personne." Quitte à déplaire. C’est d'ailleurs du fait de son appartenance à la Plateforme civique (PO), le parti de centre-droit de l'actuel président du Conseil européen Donald Tusk dont il avait accompagné la création, qu’il aura finalement été assassiné. "Nous défendrons notre Gdansk, notre Pologne et notre Europe contre la haine et le mépris", a d’ailleurs rappelé Donald Tusk à la foule venue rendre hommage à son maire, en présence notamment Lech Walesa. Quelles conséquences cet assassinat aura-t-elle sur la politique polonaise, voire européenne ? Alors que les yeux de l’Europe de l’ouest reste tournés vers la Grande-Bretagne et son Brexit, nul ne le sait vraiment.
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