Migrants : Macron utilise Collomb pour durcir le ton
Politique

Migrants : Macron utilise Collomb pour durcir le ton

Par Philippe Oswald - Publié le 28/12/2017
Changement de cap ou de communication ? Entre le ton de sa campagne présidentielle et les dernières déclarations de l’exécutif à propos des migrants, on est passé du candidat « bienveillant » au président « intraitable », relève Geoffroy Clavel, chef du service politique Huffington Post. Un signe, selon ce journaliste, qu’« Emmanuel Macron ne veut laisser aucun espace à la droite » en particulier au nouveau président des Républicains, Laurent Wauquiez.

C’est le contre-exemple d'Angela Merkel qui aurait fait basculer le président dans une ligne « dure ». Les revers électoraux de la chancelière allemande dont il vantait la « générosité » ont conduit Emmanuel Macron à réviser ses objectifs en matière d’immigration : plutôt que d’insister sur le principe du droit d'asile, le discours gouvernemental affiche une « dimension répressive ». Chargée d’endiguer les états d’âme de la majorité, la porte-parole LREM Aurore Bergé, relaie le message qu’en Allemagne, « 30.000 déboutés du droit d'asile ont disparu dans la nature ».

Mais le rôle ingrat de père Fouettard de migrants incombe au ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. Tandis que se durcissent les opérations de démantèlement de camps sauvages, le ministre de l’Intérieur dévoile en quelques interviews le brouillon du projet de loi « Immigration » que les parlementaires devront examiner au printemps prochain : révision à la hausse des objectifs d'expulsions et augmentation de la durée légale de rétention administrative jusqu'à 90 jours, le double du plafond en vigueur, mesures dénoncées par le Secours catholique et la Fédération de l'entraide protestante comme « un renoncement sans précédent aux valeurs et aux traditions humanistes de la République ». En outre, le tri dans les centres d’hébergement annoncé par une circulaire du 12 décembre pour vérifier qui a le droit ou non au droit d’asile, a fait sauter au plafond les associations d’hébergement d’urgence qui ont saisi le Défenseur des droits, Jacques Toubon.

« J'en ai un peu marre de passer pour le facho de service », aurait déclaré à ses proches le week-end dernier Gérard Collomb, selon Le Canard Enchaîné du 27 décembre. « On ne se bouscule pas pour me soutenir, déplorerait-il, avant d’incriminer le Premier ministre qui a annoncé qu’il entendrait la semaine prochaine les doléances des associations : « J'ai plutôt l'impression qu'Edouard Philippe compte les points, reçoit les associations, mais ne se mouille pas ». 
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Pourquoi la politique sur les migrants a basculé dans une ligne "dure"
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