Le racisme anti-blanc est aussi un révisionnisme
Société

Le racisme anti-blanc est aussi un révisionnisme

Par Judikael Hirel - Publié le 01/10/2018
Il appelle dans son clip à tuer des bébés blancs, à pendre et lyncher les blancs… Mais "ce n'est pas blessant, ce n'est pas violent". Le rappeur Nick Conrad a été entendu vendredi 28 septembre comme suspect libre, dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne et est convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris le 9 janvier prochain. Non pas pour racisme, mais pour "provocation directe à commettre des atteintes à la vie". Il risque jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
Pourtant, il s’agit là de racisme anti-blanc, un racisme dont on ne veut pas reconnaître l’existence, par angélisme ou pour ne pas donner raison à l’extrême droite. Céline Pina, ancienne élue locale, essayiste et militante, estime en effet dans une tribune parue sur le Figarovox que "cet épisode n'est que la partie visible d'une idéologie raciste de plus en plus violente, prenant les "Blancs" pour cible."


"Au regard de la ligne de défense du rappeur on peut constater d'abord que s'il chante la haine, c'est qu'il la porte en lui, estime Céline Pina. Il la légitime d'ailleurs par l'histoire. Dans son imaginaire et sa représentation du monde, tuer des "blancs" est une œuvre de justice pour un "noir" puisqu'il ne ferait que remettre les compteurs de l'histoire à zéro et venger les souffrances de son peuple, victime de l'esclavage. Sauf que pour raisonner ainsi il faut être profondément inculte et ne pas craindre la falsification historique." En effet, l’historien Olivier Petré-Grenouilleau a travaillé à déconstruire un discours idéologique visant à réduire l'esclavage à la seule histoire de l'oppression de l'homme blanc sur l'homme noir." Or la réalité est bien plus diverse, rappelle Céline Pina. Il y eut trois types de traite : la traite africaine, celle où des noirs capturaient et vendaient des esclaves noirs, on estime cette traite à 14 millions de personnes déportées. La traite arabo-musulmane où les marchands arabes capturaient et vendaient des esclaves noirs, celle-ci a concerné 17 millions d'individus et avait une particularité notable, la castration systématique de tous les hommes. Enfin la traite transatlantique, celle des "blancs", qui a concerné 11 millions d'individus."


"Au vu de ce triste constat, nul ne peut pavoiser. Aucune couleur de peau ne peut revendiquer un quelconque avantage moral sur l'autre. En revanche, ce sont les Européens qui ont aboli les premiers l'esclavage, à l'issue d'un travail intellectuel et politique amorcé durant Les Lumières, qui changèrent la conception de l'homme et de la société." Et cela méritait d’être rappelé. Pour l’essayiste, le délire du rappeur Nick Conrad ne lui appartient pas en propre. Il ne fait en fait que relayer une logique, un discours de haine et un projet politique été forgé d'abord aux États-Unis et qui revient ici porté par le PIR (Parti des Indigènes de la République), par l'extrême-gauche et par leurs alliés islamistes." Un discours de haine raciale légitimé qui s'installe dans nos représentations car cette idéologie trouve des relais politiques et intellectuels, mais nié par une partie du système médiatique. "Oui, il y a bien un racisme «anti-blancs» qui se développe dans les banlieues. Oui, on peut se faire agresser pour le seul crime d'être "blanc"."
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Le racisme anti-blanc est aussi un révisionnisme
Nick Conrad jugé le 9 janvier pour "provocation directe à commettre des atteintes à la vie"
Le Figaro
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