La solitude n’est pas une fatalité
Société

La solitude n’est pas une fatalité

Par Philippe Oswald - Publié le 23/01/2018
La première « Journée des solitudes » est organisée en France ce 23 janvier par l'association Astrée avec le soutien du ministère des Solidarités et de la Santé. La solitude affecte six millions de Français dont 300.000 de plus de 60 ans qui n’ont personne à qui parler, ni amis, ni famille, ni voisins, selon les Petits frères des pauvres. Il s’agit d’un problème de santé publique qui peut être combattu, explique le psychosociologue Jean-Baptiste Stuchlik dans un entretien à Atlantico.

Il distingue isolement et sentiment de solitude. Certaines personnes vivent seules mais n’en souffrent pas tandis que d’autres ont beau être entourées, elles se sentent très seules : ex : des mères de famille se sentant mal aimées ou incomprises par leur conjoint et leurs enfants, des personnes souffrant de burn out, des adolescents enfermés dans leur bulle. Les personnes au chômage, retraitées, âgées sont particulièrement exposées.

Le sentiment de solitude n’est pas une maladie mais il y conduit : selon John Cacioppo, professeur de psychologie de l'université de Chicago, les personnes qui en souffrent ont presque deux fois plus de risques de décéder prématurément. En cause : sédentarité accrue, mauvaise alimentation, négligences sanitaires, accidents domestiques sans témoin … L’absence de dialogue expose aussi à développer la maladie d’Alzheimer. Le sentiment de solitude est un « cercle vicieux : plus je suis seul, plus je me sens nul, et plus je me sens nul, moins j’ai envie de voir les autres. Comme disait Valery, un homme seul est toujours en mauvaise compagnie ! »

L’éducation a sa part dans la façon de gérer la solitude : « C’est durant l’enfance qu’on acquiert une estime de soi et des compétences relationnelles pour s’entourer d’amis. »

Mais « il n’est jamais trop tard ! » Pour briser la solitude, il existe de nombreuses initiatives depuis quelques années, par exemples les « voisineurs », ces réseaux de bénévoles qui créent des liens avec et autour des personnes âgées, en se coordonnant via Internet ([Lien perdu]). On trouve aussi sur le site Pleine vie des exemples pris à l’étranger pour rompre l’isolement.

Une panoplie à compléter par la spiritualité : rien de tel que la religion pour « relier » les uns aux autres et à l’invisible ! L’acteur Alain Delon, 82 ans, en témoigne dans cette interview exclusive à Match : bien qu’affecté lui aussi par la solitude, il confie le bienfait que lui procure son dialogue quotidien avec la Vierge Marie : « Elle m’apporte un soulagement, une compagnie que je n’ai pas, elle est toujours là. Elle m’écoute et me réconforte. » 
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