Italie : le programme qui effraie l’Union Européenne
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Italie : le programme qui effraie l’Union Européenne

Par Philippe Oswald - Publié le 22/05/2018
Les dirigeants de l’Union Européenne n’ont pas le moral. Après la Grèce, l’Autriche, la Hongrie, la Pologne, c’est l’Italie qui leur donne des frayeurs. La sortie de l'euro ne figure plus au « contrat de gouvernement » de la Ligue de Matteo Salvini alliée au Mouvement 5 étoiles (M5S) de Luigi Di Maio, mais le nouvel attelage « antisystème » au pouvoir conteste sans vergogne la gouvernance économique de Bruxelles, ses « diktats » d'austérité et ses injonctions migratoires. De quoi donner de l’urticaire aux institutions politiques et économiques de l’UE. Le Financial Times a qualifié de « nouveaux barbares » l’équipe « populiste » élue par les Italiens. « Je préfère être un barbare qu'un serf » a rétorqué du tac au tac le chef de la Ligue, Matteo Salvini.

En France, c’est Bruno Le Maire, ministre français de l'Economie, qui a sonné le tocsin dimanche 20 avril, lors de l'émission "Le Grand Rendez-vous" Europe 1-Les Echos-CNEWS : « Si le nouveau gouvernement prenait le risque de ne pas respecter ses engagements sur la dette, le déficit, mais aussi l'assainissement des banques, c'est toute la stabilité financière de la zone euro qui serait menacée ». « Chacun doit comprendre en Italie que l'avenir de l'Italie est en Europe et nulle part ailleurs, et pour que cet avenir soit en Europe, il y a des règles à respecter », a-t-il ajouté. Mais l’UE est-elle assez populaire pour se payer le luxe d’être punitive ?

Matteo Salvini a répondu par un tir en salves à Bruno Le Maire : « Un ministre français avertit le futur gouvernement: ne changez rien ou il y aura des problèmes. Encore une invasion de terrain inacceptable », a-t-il tweeté aussitôt. Puis il a commenté : « Je n'ai pas demandé les votes et la confiance pour continuer sur la route de la pauvreté, de la précarité et de l'immigration: les Italiens d'abord!» Avant d’ajouter : « Que les Français s'occupent de la France et ne mettent pas leur nez dans les affaires des autres. Parlons plutôt de Vintimille et des migrants arrêtés à la frontière ».

Mais que trouve-t-on dans ce programme que devra mettre en œuvre, si sa nomination est approuvée par le président de la République, le nouveau président du Conseil italien, Giuseppe Conte, jeune et brillant (diplômé de Yale, Vienne et Cambridge) professeur de droit civil qu’on situe plutôt à gauche ? Des mesures sociales (abaissement de l’âge de la retraite, instauration d’un salaire minimum et d’un revenu de citoyenneté de 780 euros par mois), économiques (relance sur fonds publics - baisse des impôts et hausse des dépenses- pour doper la croissance), et des mesures sécuritaires contre la déferlante migratoire et le péril islamique. Mais aussi des dispositions visant à « moraliser la vie politique », telle l’interdiction faite aux francs-maçons de devenir ministres, ce qui laisse pantois ceux qui trouvent normal qu’une société secrète puisse peser sur des nominations et des décisions gouvernementales. Relevons enfin, en politique étrangère, « une ouverture vers la Russie, qui ne doit pas être perçue comme une menace mais comme un partenaire économique et commercial ».

A l’évidence, un tri s’impose dans ce programme touffu (dont on peut douter qu’il soit intégralement voté puis mis en œuvre). Le Monde (avec AFP et Reuters) en propose une synthèse qui peut aider chacun à discerner le bon grain de l’ivraie.
La sélection
Italie : le programme qui effraie l’Union Européenne
Italie : que contient le programme de gouvernement conclu entre la Ligue et le M5S ?
Le Monde
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