Il faut sauver l’Opéra de la « décolonisation » !
Culture

Il faut sauver l’Opéra de la « décolonisation » !

Par Philippe Oswald - Publié le 01/01/2021
La « cancel culture », cette censure venue d’Outre-Atlantique, étend ses interdits sur tous les secteurs de la société. Interviewé par l’hebdomadaire M, le Magazine du Monde, le nouveau directeur de l’Opéra de Paris, Alexander Neef, venu de Toronto, déclare son intention que « les minorités soient mieux représentées à l’Opéra ». C’est sa réponse au manifeste intitulé « De la question raciale à l’Opéra national de Paris » publié en septembre dernier, à l’initiative de sept salariés métis de l’Opéra de Paris, « dans le sillage de Black Lives Matter » (« les vies des Noirs comptent »), le mouvement politique de la communauté afro-américaine. Ils y dénonçaient l’obligation de devoir se blanchir la peau pour certains spectacles, de se lisser les cheveux pour porter le chignon ou de porter des collants couleur chair, entre autres pratiques « destinées à exagérer et tourner en dérision, avec condescendance, les traits des individus racisés ». 20% des salariés de l’Opéra de Paris ont signé ce manifeste.

Il n’y aurait rien à objecter à une meilleure « inclusion » des « minorités » au sein de l’Opéra si celle-ci ne s’inscrivait pas dans le courant d’une idéologie extrémiste portée par une propagande « racialiste », « inclusiviste » et « déconstructionniste » importée des Etats-Unis, pays où la question raciale se pose en tout autres termes qu’en Europe. En France, dans la sphère culturelle, c’est l’association Décoloniser les arts qui porte ces revendications pour que la culture cesse d’être « européo-centrée ». Elles ont manifestement l’oreille du nouveau directeur de l’Opéra de Paris qui se déclare « très heureux » du manifeste des danseurs dans cet entretien au Monde. Alexander Neef ajoute qu’elles auront pour effet que « certaines œuvres vont sans doute disparaître du répertoire » afin de décoloniser l’institution et les œuvres qu’elle met en scène. En clair (si l’on ose dire), les jours du « ballet blanc » seraient comptés… Adieu Giselle et Le lac des cygnes ? Alexander Neef s’en est défendu après son entretien au Monde. Il y avait pourtant évoqué lui-même la probabilité de telles disparitions. Quoi qu’il en soit, on peut s’attendre, au nom de la lutte contre un prétendu « racisme systémique », à des révisions drastiques analogues à celle infligée à l’opéra Carmen de Bizet, par le metteur en scène Leo Muscato qui, en 2018, à Florence, n’avait pas hésité à réécrire la fin de l’opéra en faisant assassiner Carmen par Don José sous prétexte de protester contre la violence faite aux femmes…

En réalité, comme l’ultra féminisme, le racialisme ne milite pas pour des ajustements de notre société aux conditions actuelles de la vie, ni la correction légitime d’excès ou de dérives : son but est d’instruire un procès permanent contre « une civilisation occidentale jugée ontologiquement toxique » dénonce Mathieu Bock-Côté dans Le Figaro (en lien ci-dessous).
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Il faut sauver l’Opéra de la « décolonisation » !
Mathieu Bock-Côté : « L’obsession raciale gagne jusqu’à l’opéra »
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