France Culture, mieux vaut en rire
Société

France Culture, mieux vaut en rire

Par Judikael Hirel - Publié le 19/10/2020
Dans les Évangiles, Jésus ne fait pas de sport. Donc l’Eglise condamne la pratique sportive. Parfois, il faut se mettre au niveau de celui qui s’exprime pour souligner à quel point ce qu'il affirme est stupide, et mieux vaut en rire. Pour Guillaume Erner sur l’antenne de France Culture le 19 octobre au matin, les terroristes visent le rire, les dessinateurs et ceux qui montrent leurs dessins. "Pourquoi cette réaction ? En réalité, cela fait des siècles que les fanatiques détestent l’humour", explique-t-il. Et le chroniqueur d’invoquer un roman pour soutenir son propos, Le Nom de la Rose, d’Umberto Eco... Quel argument d'autorité !

Alors que son sujet de chronique du jour est "qu’est-ce qui a été visé en Samuel Paty", l’assimilation est aussi lamentable que directe : les terroristes visent le rire, l’église condamne le rire. La conclusion coule de source : la religion chrétienne est donc terroriste. CQFD. "Le fanatisme déteste le rire, d’ailleurs l’Eglise condamne le rire : il n’y a pas de passage où Jésus rit, et la règle de St Benoît interdit le rire prolongé aux éclats. Pourquoi cette haine du rire ? Parce que le rire est une libre interprétation", assène-t-il doctement au lendemain de la décapitation d’un professeur en France…

Railler l’Eglise à chaque nouvel attentat islamiste tient certainement plus du réflexe pavlovien que du courage citoyen. Cela donne juste envie d’en rire, faute d’avoir encore la force ou l’envie de s’en scandaliser par les temps étranges dans lesquels nous sommes entrés. Livre contre livre, on lui proposerait bien celui dans lequel Didier Decoin imaginait un Christ rieur, Lui qui annonce le plus radieux des messages : la mort n'est pas une fin. Sous forme de roman, il tentait de faire apparaître un visage inconnu de Jésus : celui d'un "Dieu qui riait". On pourrait aussi rappeler à ce triste sire l’humour de bien des papes, tel Saint Jean XXIII, qui, alors qu’un diplomate lui demandait combien de personnes travaillaient au Vatican, lui répondit : "Oh, pas plus de la moitié !" On pourrait aussi lui conseiller de lire l’un des ouvrages nés de la plume de Natalia Trouiller, aussi drôle que parfois trempée au vitriol. Comme l’auteure, journaliste et communicante le rappelait d'ailleurs récemment à Aleteia : "Regardez le succès et le danger des réseaux sociaux qui permettent d’insulter quelqu’un derrière son écran, ce que, a priori, nous ne ferions pas de visu ! L’écran fait oublier le corps." Le titre de Son dernière ouvrage ? Dernières nouvelles avant la fin du monde, sept récits réunis se déroulant dans l'au-delà, avant le jugement dernier. Il n’est jamais trop tard pour réviser…
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