Elections en Suède : l’immigration ébranle le modèle suédois
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Elections en Suède : l’immigration ébranle le modèle suédois

Par Philippe Oswald - Publié le 08/09/2018
Les sondages prédisent la percée du parti des Démocrates de Suède (DS) aux élections législatives, dimanche 9 septembre. Avec 20 % d'intentions de vote, ce parti souvent qualifié de « populiste », parce qu’il est eurosceptique et anti-immigration comme plusieurs autres en Europe, se hisse pour la première fois dans le groupe de tête, entre la première et la troisième place. Il marche sur les brisées des sociaux-démocrates au pouvoir et pourrait devancer les conservateurs. Le cheval de bataille du chef du DS, Jimmie Akesson ? La politique migratoire du gouvernement qui mobilise la générosité de l’« Etat providence » (aide au logement, santé, formation, emploi). Un succès électoral du parti DS lui permettrait à tout le moins d’infléchir cette politique comme au Danemark et en Norvège. Car le modèle social prend de plein fouet l’afflux de migrants dans toute la Scandinavie.

Le gouvernement social-démocrate suédois a commis l’erreur d’imiter la politique migratoire pratiquée en 2014-2015 en Allemagne par Angela Merkel lorsqu’elle a accueilli près d’un million de migrants et de réfugiés, sans distinction. La Suède en a accueilli quant à elle 400.000 en quatre ans. Au total près de 20 % de la population suédoise (10 millions d'habitants) est née à l’étranger, un record en Europe (près de 12% en France). Résultat : une intégration impossible, des vols, des agressions, des viols, des émeutes, des voitures qui brûlent, des fusillades (trois morts en juin à Malmö) …des scènes inouïes au Royaume de Suède ! Sans compter le poids d’aides sociales particulièrement généreuses et les queues à l’hôpital.

La raison de la percée électorale annoncée des Démocrates de Suède, tient aussi à l’habileté de Jimmie Akesson qui a su rendre son parti présentable en écartant les extrémistes de tout poil, jusqu’à assurer que les immigrés restent bienvenus en Suède pourvu qu’ils apprennent la langue, acceptent ses lois et s’ouvrent à ses usages et à sa culture. Mais l’islam reste le principal obstacle à cette intégration, les migrants venant en majorité de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan. L’économie suédoise, quant à elle, reste florissante. Moins que le niveau de vie, c’est le style de vie des Suédois qui est en cause.

Ce qui se passe en Suède, confirme que la montée des votes dits « populistes » en Europe n’a pas pour cause principale des revendications économiques mais bel et bien la peur que suscite l’afflux de migrants culturellement inassimilables, explique Dominique Reynié, Professeur à Sciences Po et directeur général de la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol), dans cet entretien au Figaro.
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« L'immigration et la criminalité sont devenues les premières préoccupations des Suédois »
Le Figaro
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