Covid-19 : la bombe du Dr Martin Blachier
Santé

Covid-19 : la bombe du Dr Martin Blachier

Par Philippe Oswald - Publié le 19/11/2021
Pour une fois, ils sont d’accord ! Le Figaro, Libération, et même le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, conviennent qu’il n’y a eu en moyenne que 2% de malades Covid-19 dans les hôpitaux français en 2020. 2020, l’année où ce coronavirus a bouleversé nos vies ? D’où sort ce très modeste pourcentage d’hospitalisés ? Il a été révélé au grand public le 9 novembre par le médiatique médecin épidémiologiste Martin Blachier sur LCP, la chaîne parlementaire (son intervention en vidéo ici à partir de la minute 56). L’épidémiologiste a en effet épluché un rapport (en lien ci-dessous) de la très officielle ATIH (Agence technique de l’information hospitalière) qui gère tous les systèmes d’information des hôpitaux sous la double tutelle du ministère de la Santé et de la Sécurité Sociale. Ce rapport consacré à l’activité hospitalière en 2020 était passé inaperçu. Le Dr Martin Blachier a eu la bonne idée de le décortiquer.

Ce pourcentage de 2% de malades Covid hospitalisés (218 000 patients) contraste évidemment avec l’impression générale de l’opinion publique pour laquelle cette épidémie a fait l’effet d’un véritable tsunami. C’est en effet le message constant et répété des autorités qui nous annoncent à présent une « 5ème vague ». D’autres pourcentages cités par Martin Blachier au cours de cette émission sont surprenants. Les malades Covid-19 ne représentaient que 5% des patients en réanimation en 2020. Quant aux plus de 80 ans, les plus vulnérables, 2% ont dû être hospitalisés, et 1/3 sont décédés, soit 0,6% des plus de 80 ans. Or, remarque Martin Blachier, « l’insuffisance cardiaque tue 15% des plus de 80 ans chaque année, ce qui relativise la mortalité du Covid chez les octogénaires. » Sa conclusion : « L’idée que c’est le Covid qui a rempli les hôpitaux en 2020 est fausse ». Certes, des pics épidémiques régionaux ont réellement submergé des hôpitaux, étalant au grand jour le piteux état de notre système de santé et le manque d’anticipation des autorités, puis leur manque de réactivité (sauf pour continuer à supprimer des lits d’hôpitaux).

À ces révélations basées sur le rapport de l’ATIH, ajoutons que, selon la non moins officielle ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), plus de 90% des décès ont été attribués « à la louche » au Covid-19. Ce « détail » important est signalé par Denis Garnier sur le blog de Mediapart : « L’ANSM précise dans ses rapports "qu’au-delà de l’âge de 50 ans les décès ne font pas l’objet d’analyse approfondie", en sachant que les personnes décédées au-delà de 50 ans représentent plus de 90% des cas ! ». En outre, la grande majorité de ces malades décédés étaient affectés de comorbidités. Les contours d’une énorme, disons, exagération d’État, se précisent…

La volonté d’alarmer la population se manifeste de plus belle cet automne avec la campagne pour la 3e dose, comme le relève encore Denis Garnier : « Au printemps, chaque année la France ne compte que 1600 décès par jour. En hiver ce chiffre grimpe à près de 2000 ! Le Président de la République prend appui sur cette réalité pour la transformer en 5e vague, pour faire frémir les foules (…) Oui, il va y avoir 400 décès de plus par jour entre ce mois-ci et la fin du printemps et cela n’aura rien à voir avec la COVID-19 ! Il en est ainsi chaque année. »

L’avenir permettra peut-être de mieux établir l’efficacité et l’innocuité de vaccins initialement supposés protéger contre les rares formes graves de la Covid tout en empêchant sa transmission. On sait à présent qu’il faut les réactiver au bout de six mois par une 3ème dose (en attendant la 4ème, la 5ème ?) pour rester protégé – mais en demeurant néanmoins potentiellement contagieux. Quant aux effets secondaires, la communication au grand public reste discrète. Toutefois la HAS (Haute Autorité de Santé) qui recense tous les effets indésirables signalés, mentionne notamment l’augmentation des risques de myocardite et péricardite après l’injection des vaccins à ARNm (Pfizer et Moderna) « chez les personnes âgées de 12 à 50 ans, avec une évolution clinique généralement favorable et une durée moyenne de séjour de 2 à 4 jours » (communiqué du 8 novembre). La HAS ajoute cette recommandation : « Dans l’attente de données complémentaires sur le risque de myocardites (…) et compte tenu de l’insuffisance de recul (…) avec le vaccin Spikevax (Moderna) (…) en raison des effectifs limités inclus dans les essais, la HAS recommande, pour la population âgée de moins de 30 ans et dès lors qu’il est disponible, le recours au vaccin Comirnaty (Pfizer) qu’il s’agisse du schéma de primovaccination ou du rappel. » Soulignons les expressions : « Dans l’attente de données complémentaires », « insuffisance de recul », « effectifs limités » … En saluant la prudence scrupuleuse de la HAS, il semble raisonnable de prendre effectivement un peu de recul (notamment sur les effets de la 3ème dose que d’aucuns préfèrent qualifier de « rappel ») pour être pleinement rassurés.
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Agence technique de l’information hospitalière
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