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"Coup d’état" à la Commission Européenne

Par Judikael Hirel - Publié le 16/03/2018
Certains parlent d’un coup d’état, alors que Jean-Claude Juncker s’est publiquement félicité d'avoir pu conserver cette nomination secrète : Martin Selmayr, jusque-là directeur de cabinet du président de la Commission Européenne, a été nommé fin février, en neuf minutes chrono, secrétaire général adjoint puis secrétaire général de la Commission européenne, sans qu’aucun commissaire européen n’ose s’y opposer. Et cette nomination opaque ne passe pas. Les députés européens n’ont pas mâché leurs mots au sujet de ce que l’on surnomme déjà à Bruxelles le SelmayrGate : "Les institutions européennes n’appartiennent pas aux hauts fonctionnaires, elles appartiennent aux citoyens !" "Vous êtes en train de détruire le projet et la démocratie européenne." "La commission doit choisir ce qui lui semble le plus important : la carrière de M. Selmayr ou la crédibilité de l’union européenne."

Alors qu’avec un an d’avance, la succession de M. Juncker semble déjà bien lancée, celui-ci a déjà de fait laissé les rênes européennes à son ex directeur de cabinet. "Juncker reste dans son bureau quand il est là, ne voit plus grand monde, évite la salle de presse", relatait le Canard Enchaîné cette semaine. Selmayr sait très bien qu’il est détesté. Sa seule chance de rester en place est de choisir le successeur de Jean-Claude Juncker. Son candidat, c’est Michel Barnier, qu’il trouve bosseur et docile", raconte un euro député. Le fait que ce juriste de 47 ans soit Allemand pose aussi problème : parmi les quatre grandes institutions européennes que sont la Commission, le Conseil, le Parlement et le Service européen pour l'action extérieure, trois postes de secrétaire général reviennent désormais à un Allemand.

Au lendemain des résultats des élections italiennes, et alors que l’Allemagne sort tout juste de six mois de paralysie politique, le SelmayrGate ne pouvait tomber plus mal. Avec un an d’avance sur les échéances, la course aux postes est déjà lancée à Bruxelles, et la Commission Européenne pourrait bien désormais ne faire que gérer les affaires courantes.
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Mais qu’a donc négocié la France en contrepartie de son silence sur la nomination qui fait scandale à Bruxelles ?
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